La session du comité central du PPS avait démarré par une vibrante évocation du référentiel et de ceux qui ont contribué à le forger. Les participants ont énuméré les mérites de feus Simon Lévy, Mohamed Ferhat et Mohamed Bennacer. Le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS) n'a pas eu grand-peine samedi à Rabat pour convaincre son comité central de la nécessité de rempiler au gouvernement. A part quelques joutes livrées par le carré de ses opposants habituels, relayés par la «Jeunesse socialiste», le projet de participer au gouvernement sous la férule du Parti de la justice et du développement (PJD) a semblé aller de soi. En fait, bien des augures, dont certains membres influents du parti, ont envisagé cette possibilité dès les premières discussions avec le chef de gouvernement pressenti. Et c'est sans doute pourquoi cette 7ème session du comité central du PPS, «dédiée au point du jour unique relatif à la participation au gouvernement», a paru avoir voté avant même que Benabdellah ne lui fasse lecture du rapport validé par la «majorité du bureau politique». Même les habituels bruyants points d'ordre ne sont pas parvenus à dissiper cette impression de réchauffé. Pourtant la session avait démarré par une vibrante évocation du référentiel et de ceux qui ont contribué à le forger. Dans une oraison funèbre particulièrement émouvante, les participants ont énuméré les mérites de feus Simon Lévy, Mohamed Ferhat et Mohamed Bennacer, militants socialistes «morts au service de leur parti en même temps que de leur patrie». Mais cet hommage rendu, Benabdellah a retrouvé ses thèmes favoris pour inciter «objectivement» à faire équipe avec le PJD. Au gouvernement, a-t-il déclaré en substance, le PPS a plus d'opportunités pour œuvrer à la bonne application des réformes et pour travailler à la bonne gouvernance que s'il rejoignait l'opposition. Curieusement cette attitude l'a amené à paraphraser – bien qu'a contrario - son allié d'hier, Abdelouahed Radi, pour qui l'opposition est un pouvoir. Pour le secrétaire général du PPS, c'est le pouvoir qui est opposition. Et d'expliquer que celle-ci pourrait être de contrecarrer d'éventuelles dérives au sein du gouvernement même. Et à cet égard, a-t-il expliqué, le PPS a reçu de la part du PJD les assurances les plus fermes en ce qui concerne des fondamentaux tels que les libertés individuelles ou les droits des femmes. Cette dernière allusion a été perçue comme un signal d'apaisement en direction de l'aile la plus dure de ses opposants, celle de Saâd Saâdi, premier architecte de l'édifice de l'égalité genre. Le PPS choisira-t-il des ministrables parmi ces purs et durs ? Ce sera sans doute lié au nombre des portefeuilles obtenus. Et même alors c'est une réunion d'évaluation de la prestation du parti aux législatives anticipées qui devrait se prononcer sur la question.