Le PPS est sur le point d'entamer une nouvelle phase de son histoire. Ismaïl Alaoui a tiré sa révérence et le 8e Congrès, qui s'ouvre ce vendredi et se termine dimanche, devra porter un nouveau militant à la direction du parti. Les prétendants ne se bousculent pas au portillon. Les candidats ou plus exactement les deux candidats potentiels, à savoir Saïd Saâdi et Nabil Benabdellah, observent un silence total sur leurs intentions. A quelques heures du début des travaux de la messe des anciens communistes, c'est le wait&see qui prévaut. Un membre du Bureau politique du PPS explique qu'aucun candidat ne s'est déclaré à la succession de Ismaïl Alaoui par respect au règlement interne de cette formation. Tout candidat au secrétariat général doit être impérativement un membre du Comité central du parti. Une instance dont les membres ne seront connus qu'au deuxième ou au troisième jour du congrès qui décide du nombre des membres du Comité central». Lors du dernier congrès du PPS, 500 personnes siégeaient au Comité. Seulement ce préalable ne constitue guère un obstacle pour Saïd Saâdi ou Nabil Benabdellah. Ce à quoi notre interlocuteur du parti du Livre répond par «Dieu seul le sait». Cela n'empêche pas, pour autant, des voix du PPS de montrer leur préférence pour l'un des éventuels candidats à la succession de Ismaïl Alaoui. L'ancien ministre de la Communication aurait les faveurs des pronostics. Le secrétaire général sortant du PPS ne quittera pas la scène politique marocaine. Le congrès devra normalement entériner une proposition de création d'un Conseil de présidence où, aux côtés de Alaoui, quelques anciennes figures de ce parti devront siéger. Une sorte de Conseil des sages, à l'image de celui de l'Istiqlal, pour régler les différends avec la nouvelle génération appelée à tenir le gouvernail au PPS. La 8e messe des camarades du Livre ne devrait pas connaître de grands remous. L'opposition à la ligne participative prônée par la direction, s'est amoindrie. Rien à voir avec celle menée tambour battant par Simon Lévy qui avait lancé son appel «nous sommes toujours sur le chemin». Le Congrès des 28,29 et 30 mai à Bouznika se tient sur le thème «Une nouvelle génération de réformes pour le Maroc de la démocratie». Un slogan qui marque parfaitement la ligne politique défendue par la direction appelant à un nouveau «compromis national» entre les partis dits démocratiques et la monarchie. D'ailleurs, la plateforme adoptée lors de la session du Comité central du PPS, tenu en mars dernier à Mohammedia, avait insisté sur ce point ; de même qu'elle avait appelé à l'instauration de réformes de la Constitution pour immuniser et accompagner le processus de la transition démocratique. Le congrès du PPS est crucial pour l'avenir du parti d'autant qu'il peine à s'extirper de la zone rouge dans laquelle il patauge depuis des années. Les héritiers de Ali Yata ne cessent de récolter les mauvais scores à chaque rendez-vous avec les urnes. Ses multiples ouvertures sur les notables, en totale rupture avec le socialisme scientifique, n'ont guère donné de résultats probants. Le PPS a besoin d'alliés pour constituer son groupe parlementaire. A ce sombre tableau s'ajoutent les échecs de ses projets d'alliances. A chaque fois qu'il scelle un accord avec un parti de gauche, le grand frère, qu'est l'USFP, entre en scène et absorbe le parti en question. C'était le cas avec le PSD (Parti socialiste démocratique) et dans un futur proche avec le PT (Parti travailliste). Le PPS sera-t-il le prochain sur la table de l'ogre USFP? L'appétit vient en… absorbant. PPS et le gouvernement Ligne participative La ligne participative du PPS est un héritage de Ali Yata. Sous sa direction, le parti était la première formation de la Koutla à répondre favorablement à la proposition de feu Hassan II à l'opposition, au début des années 90, de former un gouvernement. La première tentative a échoué. A l'issue des élections législatives de 1997, Hassan II remet en selle sa proposition. Le PPS s'emballe, l'USFP l'accepte et l'Istiqlal fait durer le suspense, le temps de tenir un congrès entérinant sa participation au gouvernement dit d'alternance. Depuis cette date, le PPS n'a pas quitté les formations gouvernementales. De même qu'il n'a pas quitté un ou deux ministères attribués à des membres de son appareil connu pour leur proximité avec les sphères de la décision au Maroc. Actuellement, le PPS participe au gouvernement de Abbas El Fassi avec deux membres de son Bureau politique: Khalid Naciri à la Communication et porte-parole du gouvernement et Nouzha Skalli à la Solidarité et la famille.