Désormais, avec la défection de l'USFP, Benkirane qui a déclaré «que son parti penche vers la formation d'une coalition gouvernementale avec les partis de la Koutla» devra se rabattre sur le MP et l'UC pour réunir sa majorité. Bien avant les élections législatives, les trois composantes de la Koutla démocratique avaient insisté sur la nécessité de relancer ce bloc et même mis en place une plate-forme commune. Mais, après les élections qui ont donné la victoire aux islamistes du PJD, les tractations pour la formation du nouveau cabinet ont révélé une divergence de taille entre l'USFP, l'Istiqlal et le PPS à propos de la participation au gouvernement Benkirane. Le parti de la balance a officiellement pris la décision d'y prendre part, l'USFP de rejoindre l'opposition, le parti du livre hésite encore. Ainsi, c'est l'arrivée du PJD au pouvoir qui a signé la mort de la Koutla. Une réunion tenue, samedi 3 décembre, entre les dirigeants de ce bloc, était destinée à tenter de rapprocher les positions des partis afin de déboucher sur une position commune, mais en vain. «On a essayé d'avoir une position commune, mais cela ne semble pas être aisé», souligne une source partisane ayant assisté à cette rencontre du trio. L'Istiqlal qui dirigeait jusqu'ici le gouvernement a d'ores et déjà entamé les concertations internes à propos du nombre de portefeuilles qu'il désire obtenir. Lors d'une réunion tenue jeudi 1er décembre, le comité exécutif du parti dirigé par Abbas El Fassi a pris, à la majorité de ses membres, la décision de participer au gouvernement. De même, selon une source au sein du parti, le comité qui a reçu des demandes internes de portefeuilles au sein du gouvernement a mis en place une commission restreinte destinée à les examiner et à définir les ministères que l'Istiqlal désire obtenir. Selon une source au sein du comité exécutif qui a souhaité garder l'anonymat, l'Istiqlal souhaite obtenir pas moins de 12 portefeuilles ministériels. Pour sa part, l'USFP, qui a obtenu 39 sièges lors des législatives, a décidé de basculer dans l'opposition lors de la réunion de son bureau politique tenue samedi dernier. A l'heure où nous mettions sous presse, le conseil national du parti de la rose réuni et qui tendait dès le départ vers l'opposition ne devait qu'entériner cette décision. Aussi, comme prévu, plusieurs membres de ce conseil et militants du parti dont des membres de la Jeunesse ittihadie ont organisé dimanche un sit-in devant le siège du parti à Rabat pour confirmer leur choix pour l'opposition aux côtés du PAM et du RNI qui avaient déjà annoncé la couleur. Désormais, avec la défection de l'USFP, le nouveau chef de gouvernement qui a déclaré samedi «que son parti penche vers la formation d'une coalition gouvernementale avec les partis de la Koutla» devra se rabattre sur le MP et l'UC pour réunir sa majorité parlementaire. Pour ce qui est du PPS, qui depuis l'arrivée à sa tête de Nabil Benabdellah fait de la relance de la Koutla son cheval de bataille se voit devant un choix difficile et a jusqu'à présent opté pour l'attitude du «wait and see». «Le bureau politique du parti a entamé les discussions indépendamment des positions des autres forces. Aussi, le comité central du parti se réunira prochainement pour prendre une décision définitive», indique Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS. La divergence des points de vue au sujet de la participation fait durer le suspense à propos de la physionomie du prochain gouvernement.