Sans vergogne, cet homme, la trentaine, traîne ses pas, ce jeudi 10 novembre, vers le box des accusés. Toute l'assistance venue à l'audience tenue à la Chambre correctionnelle près la Cour d'appel d'Agadir le fixe curieusement par ses regards. Sans vergogne, cet homme, la trentaine, traîne ses pas, ce jeudi 10 novembre, vers le box des accusés. Toute l'assistance venue à l'audience tenue à la Chambre correctionnelle près la Cour d'appel d'Agadir le fixe curieusement par ses regards. On n'entend que les deux mots «C'est lui», qui passent de bouche à oreille. Effectivement, c'est lui, Mohamed, le chauffeur d'une voiture qu'il utilise dans le transport clandestin, qui a filmé par son téléphone cellulaire quatre femmes avec qui il a partagé le même lit à Taroudant. Le président de la Cour appelle le beau-frère de l'une des femmes qui sont passées par la chambre de notre transporteur clandestin. Il est l'avocat qui défend son frère, le plaignant. Il remet à la Cour une copie du CD vidéo enregistrant les «moments chauds» sur le lit entre sa belle-sœur et Mohamed. En fait, il y avait une première copie de ce CD parmi les preuves de l'affaire. Mais, elle a disparu du dossier. L'avocat s'est interrogé, lors d'une précédente audience, sur les raisons de cette disparition. La Cour a précisé à l'avocat que le CD aurait été détruit suite au jugement rendu, il y a quelques mois, par la Chambre correctionnelle près le Tribunal de première instance à Taroudant. Un jugement qui a condamné le transporteur clandestin à quatre mois de prison ferme assortie d'une amende de mille dirhams et des dommages et intérêts de huit mille dirhams au profit du plaignant, l'époux de l'une des quatre femmes enregistrées dans la mémoire du téléphone cellulaire. Seulement, ce dernier a interjeté appel. C'est lui, d'ailleurs, qui a fait éclater l'affaire. Surpris par une vidéo montrant sa femme partageant le même lit avec un certain homme dans différentes positions obscènes, qui circulait dans les téléphones portables des habitants de Taroudant et les sites Internet, il a décidé de porter plainte. L'homme avec lequel se trouvait l'épouse a été identifié et Interpellé. Il a avoué que l'épouse est l'une de ses clientes qui a accepté de passer chez lui de «bons moments» et d'être filmée par son téléphone cellulaire qu'il a oublié sur la table d'un café de la ville. La personne qui l'a trouvé a fait circuler la vidéo. Et c'était le scandale dont les Roudanais parlent encore.