La mission des observateurs du NDI se compose de 41 membres représentant 21 pays apparte-nant à tous les continents et qui pour la plupart sont d'anciens responsables de gouvernement, d'anciens parlemen-taires, des délégués d'ONG, des experts… Les 41 membres de la mission de l'Institut national démocratique (NDI) présents au Maroc pour suivre les élections législatives anticipées n'ont fait aucune révélation sur la nature de leurs travaux lundi à Rabat. Observant à la lettre la consigne de black-out qui leur a été imposée par l'Institut, ils se sont contentés d'avouer du bout des lèvres que comme le laisse prévoir le laconique communiqué de presse qui a été publié la veille, la réunion qui s'est déroulée à huis clos en octobre a été centrée sur l'évaluation de l'observation préélectorale que le NDI a menée au Maroc du 20 au 25 octobre et sur le rapport et les recommandations élaborées sur cette base «afin de renforcer le processus électoral». Pourtant, la présence de représentants des institutions nouvellement constitutionnalisées telles que le CNDH ou l'ICPC a clairement établi que cet objectif n'était pas unique et que la réunion a également été un espace d'échange sur les dispositions prises par le Maroc afin d'assurer aux élections la substance démocratique souhaitée. Interrogé à ce sujet, Mohamed Sebbar a laissé entendre que les participants marocains dont des représentants associatifs ont exposé à leurs interlocuteurs les objectifs des instances de défense des droits et les mesures électorales prises en matière d'expression des suffrages et de découpage électoral. Les orateurs marocains ont ainsi parlé du corps électoral et de sa structure, du mode de scrutin, des parties en présence, des commissions électorales et des garanties prises pour en faire un outil de gestion objective des élections, des procédures de contestation… En fait, les questions soulevées au cours de la réunion ont été si nombreuses que la mission n'a pas pu moins faire que de revoir son programme de travail pour la journée, la session avec les délégués des instances de défense des droits et des représentants des associations de la société civile ayant consommé le double du temps imparti. Interrogée sur la nature des sujets évoqués par les membres de la mission du NDI, Barrie Freeman, directrice de l'Institut pour l'Afrique du Nord, a laissé entendre qu'il s'agit des préparatifs d'élections démocratiques constatées par les 10 observateurs à long terme présents dans le Royaume depuis le 25 octobre. Elle s'est toutefois refusée à donner plus de détails, se contentant de répondre à une question de notre correspondant que personnellement, d'après ce qui lui a été rapporté, elle juge «l'évolution politique au Maroc positive». La nouvelle Constitution, les questions liées à son application, l'ouverture des médias, la liberté laissée à chacun de s'exprimer sur l'utilité des élections lui ont paru autant d'indices de la démocratisation de la société marocaine. Toutefois, a-t-elle ajouté, c'est aux membres de la mission de se prononcer, sinon sur les progrès démocratiques accomplis, du moins sur le dispositif mis en place pour des élections libres et démocratiques. Mais, a-t-elle ajouté, je ne doute pas que le Maroc y arrive. Encore, a-t-elle estimé, que la démocratie ne soit pas quelque chose de fini, mais un long processus évolutif auquel s'essayent toujours même les vieilles démocraties.