Cette année, la supervision des élections législatives se fera de manière professionnelle et organisée. Chapeautée par le CCDH, cette surveillance sera assurée par des observateurs à la fois nationaux et internationaux. Un gage de bonne volonté des autorités marocaines. C'est officiel. Le Maroc va permettre à des observateurs étrangers de surveiller le bon déroulement des élections législatives. C'est le président du Conseil Consultatif des Droits de l'Homme (CCDH), Ahmed Harzenni, qui en a fait l'annonce, lors d'une conférence de presse la semaine dernière. Harzenni a souligné que des observateurs étrangers, dont des Américains, se rendront au Maroc pour surveiller les législatives du 7 septembre. Ainsi, le National Democratic Institute (NDI) du Parti démocrate américain (et qui possède une antenne au Maroc) enverra une mission préliminaire d'évaluation du 9 au 16 août, composée de cinq personnalités. Cette délégation sera dirigée par Frances Fitzgerald, sénatrice irlandaise. Les quatre autres sont Tamara CofmanWittes (USA), directrice dans le Centre Saban relevant de l'Institution Brookings, Joe Gaylord, consultant politique américain, Matthew Frumin, conseiller du NDI, ainsi que Abdureda Hassan Ali Mohammed, secrétaire général de la Bahrain Human Rights Society. En plus du NDI, le Club de Madrid (une ONG espagnole à vocation internationale et qui regroupe une cinquantaine d'anciens chefs d'Etat et de personnalités marquantes), sera parmi ces observateurs. «La présence d'observateurs étrangers lors des législatives ne peut que favoriser le progrès du pays vers des pratiques démocratiques exemplaires», a expliqué Ahmed Harzenni, rappelant que ce scrutin sera également surveillé par un réseau d'ONG marocaines. En effet, du côté marocain, les préparatifs vont bon train. Plusieurs dizaines d'associations, œuvrant dans la défense des droits de l'homme et l'encadrement social et culturel des populations seront de la partie. Elles comptent, entre autres, couvrir un grand nombre de bureaux de vote en y plaçant des observateurs en coordination directe avec le ministère de l'Intérieur. Le collectif national aura également les yeux et les oreilles bien ouverts au cours de la campagne électorale. Pour mener à bien sa mission, le collectif associatif pour l'observation des élections dispose d'un budget global de 2,5 millions de Dhs dont 80% ont été débloqués par l'Union européenne. Les Etats-Unis, à travers le NDI avait proposé un soutien financier au collectif, mais l'Association marocaine de défense des droits humains (AMDH) a catégoriquement rejeté cette offre. Bien évidemment pour des raisons politiques. Les positions de l'AMDH concernant la guerre en Irak, l'affaire palestinienne et autres conflits internationaux sont nettement anti-américaines. Toujours est-il, le NDI a bien réussi à être présent aux consultations du 7 septembre après le feu vert qu'il a obtenu du CCDH. Justement, le fait que ce soit le président du CCDH qui fasse cette sortie médiatique sur un sujet comme l'observation des élections, qui sont organisées par le ministère de l'Intérieur, n'est pas du tout fortuit. Et pour cause, lors de sa nomination, et son audience par SM Mohammed VI le 31 mai dernier, Ahmed Harzenni a eu un cahier des charges bien clair. Parmi ses points, figurent la supervision des élections législatives. Lors de la dernière session du CCDH, tenue en juin dernier, Ahmed Harzanni avait déclaré : «Conformément aux hautes orientations royales, le CCDH, en tant qu'institution pluraliste et indépendante, ayant la latitude de superviser l'exercice sain des libertés individuelles et collectives et d'œuvrer pour leur protection et leur promotion, se chargera du suivi des prochaines élections législatives, en collaboration avec les autorités publiques et les instances compétentes concernées». Le PJD s'en prend au Front