Le député de l'Essonne Julien Dray, qui avait porté son choix sur Hollande, avait plaidé, dès dimanche soir, pour «un rééquilibrage à l'intérieur de la direction» du PS afin «qu'il y ait effectivement osmose». Il n'y aura pas deux campagnes socialistes pour l'élection présidentielle de 2012, préviennent les partisans de François Hollande, qui demandent des soutiens de Martine Aubry et un partage égal des responsabilités au sein du PS. Choisi pour porter les couleurs du Parti socialiste avec près de 57% des voix de sympathisants de gauche, François Hollande a marqué dès dimanche soir son refus d'«une campagne avec double commandement», Martine Aubry, son ex-rivale, reprenant dès lundi les rênes du parti. Soucieux d'éviter le scénario de 2007, quand Ségolène Royal avait fait campagne contre Nicolas Sarkozy sans le soutien du parti, les deux camps appellent à l'unité et au rassemblement, le maître-mot du candidat Hollande au soir de sa désignation. Martine Aubry a confirmé lundi que c'était son intention. «Nous avons maintenant un candidat, c'est François Hollande, et le parti socialiste va travailler totalement avec lui, derrière lui. ça me paraît la moindre des choses», a-t-elle déclaré à son arrivée au siège du PS. «La droite ne pourra pas jouer là-dessus. Nous serons tous unis pour battre Nicolas Sarkozy en mai 2012 et ça commence dès ce matin», a-t-elle ajouté, précisant qu'elle rencontrerait François Hollande dans la journée. Pierre Moscovici, qui s'est rallié à François Hollande après l'empêchement de Dominique Strauss-Kahn, a invoqué lundi sur France 2 l'exemple américain pour plaider l'union à la suite des attaques de l'entre-deux-tours de la primaire. Après l'avoir accusé de représenter une «gauche molle» face à la «gauche forte» qu'elle incarnerait, Martine Aubry avait traité vendredi le député de Corrèze de candidat du «système». «Regardez ce qui s'est passé aux Etats-Unis entre Barack Obama et Hillary Clinton. ça a été compliqué, ça a été tendu, et puis après, lors de la convention d'investiture, la réconciliation s'est faite», a dit Pierre Moscovici, évoquant le rabibochage entre le président américain et sa secrétaire d'Etat après une virulente primaire. «Les choses vont s'ajuster. Il n'y a pas de revendication de François Hollande, même si on peut comprendre que le candidat des socialistes s'intéresse à un certain nombre de sujets», a-t-il poursuivi, citant notamment «les discussions avec nos partenaires, de gauche et écologistes. Il devra être informé évidemment de tout ça». Mais, a-t-il souligné, «il n'y a pas volonté de (...) prendre Solférino. Martine Aubry est première secrétaire et on va trouver ensemble les bonnes façons de fonctionner». Pierre Moscovici a ajouté que l'équipe de campagne de François Hollande serait constituée «dans les semaines qui viennent» et qu'elle compterait «évidemment tout le monde».