Une mesure a été annoncée par le ministère saoudien du travail pour recruter des femmes de ménages marocaines. La LDDF tire la sonnette d'alarme sur les mauvaises conditions de travail en appelant le gouvernement à veiller au respect des droits de l'Homme et droits économiques et sociaux. Des agences de recrutement de domestiques marocaines à destination de l'Arabie Saoudite devraient prochainement être créées. Ces futures agences qui seront agréées par les autorités saoudiennes sont destinées à faire face à la forte demande interne de domestiques étrangères et à régulariser cette filière d'immigration. C'est ce qu'a annoncé Hattab Al Hanzi, porte- parole du ministre saoudien du travail, sans donner de précision sur ces agences et les critères de sélection. Contacté à ce sujet à plusieurs reprises, le ministre de l'emploi et de la formation professionnelle, Jamal Rhmani, est resté injoignable. Pour sa part, l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences assure ne pas être au courant tout en précisant que le recrutement des domestiques marocaines à l'étranger ne relève pas de leur ressort. M. Al Hanzi a également indiqué que ces agences faciliteront aux candidates marocaines l'obtention de visas pour aller travailler en tant que domestiques dans les maisons saoudiennes. Le Maroc n'est pas le seul pays concerné par cette opération de recrutement. En effet, l'Arabie Saoudite cible d'autres pays en l'occurrence des pays de l'Asie de l'Est et d'Afrique. Cette initiative des autorités saoudiennes intervient après la décision de l'Indonésie d'interdire l'envoi de travailleurs domestiques en Arabie Saoudite. Rappelons que cette décision est survenue suite à la décapitation pour meurtre d'une femme de ménage indonésienne. L'annonce du ministère saoudien du travail a suscité une vive réaction de la Ligue démocratique pour les droits des femmes (LDDF) qui pointe du doigt les conditions de travail catastrophiques dans la péninsule arabique . «Nous n'acceptons pas que des Marocaines soient de nouvelles victimes d'esclavagisme et de violence. Il faut leur garantir de bonnes conditions de travail au lieu de les maltraiter et de leur accorder un salaire dérisoire. Or, l'Arabie Saoudite est connue pour être un pays qui a émis des réserves sur plusieurs conventions relatives aux droits de l'Homme», déclare Fouzia Assouli, présidente de la LDDF. Pour cette militante, il est de la responsabilité du gouvernement marocain de veiller au respect des droits de l'Homme et droits économiques et sociaux. Dans son mémorandum présenté à la Commission Menouni, la Ligue avait accordé une place importante aux droits des femmes dans le cadre de l'immigration en appelant au respect de la dignité et des droits des femmes. Ce n'est pas la première fois que l'ONG féministe dénonce les mauvais traitements subis par les Marocaines dans les pays du Golfe. En effet, en mars 2010, la LDDF avait publié un communiqué faisant état de l'humiliation et de la torture subies par les Marocaines en notant qu'elles étaient enfermées, battues, affamées et forcées à la prostitution. Devant de telles conditions, l'ONG avait appelé le gouvernement à l'adoption d'une loi globale qui protège et met fin à toute forme de violence à l'égard des femmes. L'ONG avait attiré l'attention des Marocaines qui souhaitent aller travailler à l'étranger en s'assurant auprès des autorités officielles de la validité des documents et des opportunités de travail qui leur sont proposées.