Le PSU, le PADS, le CNI et le PT estiment que l'initiative de coordination entre les cinq partis risque d'accentuer la divergence au lieu de favoriser le rapprochement entre les partis de gauche. Au sujet de l'unification de la gauche, l'Alliance de la gauche démocratique (AGD) composée du PSU, du PADS et du CNI et le Parti travailliste (PT) s'accrochent à leurs positions intransigeantes. L'AGD et le PT ont, encore une fois, décliné l'invitation de la coordination des cinq partis de gauche. Décidément, les quatre petites formations de gauche ne sont pas convaincues de l'utilité de l'initiative d'unification lancée par l'USFP, le PPS, le FFD, le PS et le PGV. Rappelons que les quatre petits partis avaient refusé d'assister à la deuxième réunion de la coordination tenue le lundi 29 août dernier.Dans un communiqué conjoint, rendu public lundi 5 août, ces cinq partis avaient relancé leur appel aux partis de gauche pour rejoindre la coordination. «Nous avons déjà exprimé notre position au sujet de cette question. Cette initiative n'a pas d'horizon stratégique et ne remplit pas les conditions de la continuité et du sérieux», souligne Mohamed Moujahid, secrétaire général du Parti socialiste unifié (PSU). «La divergence des positions entre nous est très profonde, notamment en ce qui concerne le Mouvement du 20 février. Il a fallu qu'il y ait un débat de fond entre les composantes de la gauche avant le lancement de cette initiative», précise M. Moujahid. Et d'ajouter que «il est pratiquement inutile pour les cinq partis de nous contacter de nouveau pour tenter de nous convaincre de l'utilité de leur démarche. Nous pensons que le lancement d'initiatives de ce genre, vouées d'avance à l'échec, est de nature à accentuer la déception chez les citoyens». Le PSU souligne, par ailleurs, qu'il ne s'oppose pas catégoriquement à l'idée de la coordination avec les partis de gauche. «Nous ne refusons pas qu'il y ait des concertations bilatérales avec l'USFP, le PPS et le PS», nuance-t-il. Le Parti travailliste estime toujours, quant à lui, qu'il est déjà trop tard pour lancer une telle initiative d'unification de la gauche. «A court terme, le PT préfère se focaliser sur la préparation des élections. Ce genre de démarche risque de produire l'effet inverse. C'est-à-dire qu'elle est de nature à accentuer la divergence entre les partis au lieu de favoriser le rapprochement», précise Abdelkarim Benatik, secrétaire général du PT. «Pour ce qui est de la question des alliances, et au-delà de notre appartenance à la famille de la gauche, nous restons ouverts sur les modernistes avec qui nous partageons les mêmes valeurs», note M. Benatik. A rappeler que la coordination de cinq partis de gauche avait annoncé, lundi dernier, son intention de lancer des mécanismes permanents de concertation en vue d'harmoniser leurs positions et leurs actions, lors des prochaines échéances électorales, dans la perspective de «redonner confiance au peuple dans les institutions». Ces partis ont également exprimé leur détermination à poursuivre le contact avec les autres formations de la gauche dans le but de coordonner les positions pour bâtir le Maroc de demain, d'assurer la stabilité sociale, d'ouvrir de nouvelles perspectives pour la consécration des valeurs de démocratie et de justice sociale, et ce dans le respect des libertés individuelles et collectives et des principes universels des droits de l'Homme.