Un Malien de vingt-six ans a été traduit, vendredi dernier, devant la justice à Casablanca après avoir été arrêté au quartier Moulay Rachid, en possession de faux billets de cent euros. Ses complices sont activement recherchés. Nous sommes le mercredi 10 août. Les éléments du vingt-quatrième arrondissement de police, quartier Moulay Rachid, à Casablanca faisaient leur ronde routinière. Tout d'un coup, ils ont remarqué un Subsaharien en possession d'une sacoche. Certes, il y a des milliers de Subsahariens dans la capitale économique et d'autres villes marocaines. Mais quelques dizaines d'entre eux s'adonnent surtout à l'arnaque à l'africaine en mettant dans leurs filets des victimes qui rêvent de multiplier leur fortune. Bien que les apparences soient souvent trompeuses, celle de ce Subsaharien a mis la puce à l'oreille des limiers. Sa sacoche noire a éveillé leurs soupçons au point qu'ils ont décidé de l'interpeller. En effet, ils sont descendus du fourgon, se sont adressés à lui et lui ont sollicité de décliner ses papiers. Seulement, il est resté immobile, gardant le silence. Ils lui ont demandé une fois encore de leur remettre ses papiers pour s'assurer de son identité. Et cette fois-ci, il leur a affirmé qu'il ne dispose d'aucun document. Sans fouiller dans la sacoche qu'il portait à la main, ils l'ont conduit au fourgon. En démarrant, le policier chauffeur ne s'est arrêté qu'une fois devant le commissariat. Au bureau, le chef de la brigade a ouvert la sacoche. Dedans, il y avait une petite caisse en bois. Qu'est-ce qu'elle renfermait ? De l'argent, leur a répondu le Subsaharien. Les enquêteurs l'ont ouverte. Et c'était la surprise : des centaines de billets de cent euros. Combien sont-ils exactement ? L'un des limiers a pris l'initiative de les compter. Il a fini par découvrir deux mille trois cents sept billets de cent euros. Les enquêteurs les examinaient à l'œil nu sans interroger le Subsaharien. Ils ont remarqué qu'ils portaient tous le même numéro de série. Ce qui prouve qu'ils sont faux. Soumis aux interrogatoires, le Subsaharien a affirmé aux enquêteurs qu'il est originaire du Mali. Né en 1985 dans la capitale Bamako, il a immigré clandestinement vers le Maroc. Installé à Casablanca, il a commencé à se débrouiller pour gagner sa vie. Entre-temps, il a rencontré un Subsaharien dont il ignore l'origine. Celui-ci lui a proposé de se charger de faire circuler des faux billets d'euros dans le marché marocain contre une commission qu'ils n'ont pas encore fixée. Le Malien a précisé aux enquêteurs que le Subsaharien a noté son numéro de téléphone sans lui donner le sien. Il a ajouté aux limiers que le Subsaharien l'a menacé de meurtre s'il comptait disparaître avec les sommes d'argent. Le mis en cause a affirmé, par ailleurs, qu'il dispose chez lui d'un autre lot de faux billets d'euros. Rapidement, les enquêteurs se sont dépêchés chez lui. Seulement, la perquisition n'a abouti à rien. Aucun faux billet n'a été saisi. A-t-il menti ? Ou l'un de ses complices est arrivé chez lui pour prendre les faux billets gardés dans l'appartement et disparaître ? Le Malien n'avait pas de réponse. Il s'est contenté de leur confirmer d'avoir gardé d'autres lots de faux billets de cent euros. Il ignorait, par ailleurs, si les faux billets ont été falsifiés au Maroc ou ailleurs. Révélant les signalements de la personne qui lui a remis le pactole des faux billets d'euros, le Malien a été traduit, vendredi dernier, devant la justice à Casablanca. L'affaire n'est pas encore close puisque les limiers recherchent encore les principaux faussaires et leurs complices.