Deux inspecteurs de police à Casablanca ont été condamnés à un an et huit mois de prison ferme. L'un de leurs complices a été condamné à une peine d'un an. Nous sommes au tribunal de première instance de Casablanca. Ce jeudi 27 janvier, la salle d'audience de la chambre correctionnelle était archicomble. En fait, la majorité de l'assistance attendait le jugement d' une affaire où deux des quatre suspects qui y sont impliqués étaient des personnes qui devaient, en principe, veiller au respect de la loi, à savoir deux inspecteurs de police qui exerçaient au District de police de Ben Msik-Sidi Othmane. Tous les deux étaient poursuivis, en état d'arrestation, pour corruption et extorsion. Un troisième suspect était poursuivi, également en état d'arrestation pour complicité. Tandis que le quatrième suspect, un Marocain résident en Suisse, était poursuivi pour le même motif, il était le seul suspect, dans cette affaire, en état de liberté provisoire. Comment ces deux policiers et leurs deux complices étaient mouillés dans cette affaire de corruption ? C'était une jeune femme qui s'est présentée pour déposer plainte contre quatre personnes dont deux policiers. Sa plainte a fait état que son frère qui vient d'avoir une prise de bec avec son voisin au quartier Moulay Rachid est arrêté par la police. Elle a ajouté qu'elle a soudoyé un policier en lui remettant cent euros et cinq cents dirhams pour qu'il soit relâché sans être traduit devant la justice. Elle a précisé que son frère avait été effectivement relâché, mais non par celui auquel elle a versé le pot-de-vin. Des instructions ont été données pour l'ouverture d'une enquête minutieuse. Après les éléments de la police judiciaire du District de Ben Msik-Sidi Othmane, ce sont leurs collègues de la Brigade nationale qui ont pris l'affaire en main. Soumis aux interrogatoires, l'un des deux inspecteurs de police a affirmé aux enquêteurs avoir reçu un appel téléphonique de l'un de ses voisins. En sanglotant, celui-ci lui a confié qu'un jeune homme l'avait agressé à l' arme blanche. L'inspecteur de police n'a pas hésité à demandé à son ami, également inspecteur de police exerçant au même district de police, mais qui était en congé, de le rejoindre pour arrêter un malfrat au quartier Moulay Rachid. Il l'a rejoint. En compagnie d'un troisième individu, un jeune homme, ami de l'un des deux policiers, ils sont montés dans la voiture d'un Marocain résident en Suisse, également ami du policier. Quand ils y sont arrivés, le MRE a garé la voiture. Les deux inspecteurs de police et le jeune homme en sont descendus. Avec le jeune homme, le policier qui était en congé s'est chargé d'arrêter le voyou. Ils l'ont menotté et l'ont remis aux policiers qui étaient au plus proche poste de police. L'inspecteur de police en cause a précisé que l'agresseur avait été relâché, mais sans savoir pourquoi. Il a nié, en outre, avoir été soudoyé. Le deuxième inspecteur de police a reconnu, lors de son interrogatoire, avoir commis une faute professionnelle puisqu'il est intervenu pour arrêter l'agresseur au moment où il était en congé. Mais, il a nié avoir été soudoyé. Le Marocain résident en Suisse, quant à lui, a déclaré avoir été sollicité par son ami, l'inspecteur de police, de le conduire en compagnie de ses amis vers le quartier Moulay Rachid. Il a ajouté qu'il est resté à bord de son véhicule sans qu'il sache que son ami et les autres allaient arrêter une personne. C'est pourquoi, ce MRE a été jugé non coupable pour complicité et il a été acquitté. Au contraire, le jeune homme, poursuivi également pour complicité, a été condamné à un an de prison ferme. Par le même jugement, le tribunal a condamné l'un des deux inspecteurs de police. Alors que le second a été condamné à huit mois de prison ferme.