Le sinistre Sharon a un regret… Non pas de massacrer les Palestiniens, mais de ne pas avoir « éliminé » Arafat lors de l'invasion israélienne du Liban en 1982. Souvenirs, souvenirs… Il est des phrases terribles et qui sont révélatrices de l'esprit criminel d'un individu. Toute honte bue, le Premier ministre israélien affirme, dans un entretien publié jeudi par le quotidien « Maariv », qu' « au Liban, nous avions convenu de ne pas éliminer Arafat». Et de se déclarer aussitôt « navré » de ne pas l'avoir fait. Il était alors titulaire du portefeuille de la Défense. Après l'invasion du Liban-sud et le siège de Beyrouth par l'armée israélienne, Yasser Arafat avait quitté la capitale libanaise avec la direction de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) pour s'installer à Tunis. Il s'agit donc d'une affaire personnelle. Et là, nous nous trouvons face à un nouvel éclairage du blocage de la situation au Proche-Orient. Une foule de petits signes indiquent que le souvenir du Sharon de la guerre du Liban, en 1982, revient dans les têtes, celles de ses partisans, qui espèrent qu'il va finir le boulot - liquider l'OLP -, comme de ses adversaires, qui craignent une nouvelle « aventure calamiteuse ». Lui, ses proches l'assurent, « n'y fait jamais allusion ». Mais il y pense forcément, puisque tous y pensent, désormais. Le plan « Grands pins », élaboré dès janvier 1982, offrait selon lui des perspectives grandioses. Primo : il pulvérise l'OLP. Deuxièmement : il fait élire le président libanais Béchir Gémayel, le chef des Phalangistes chrétiens, qui signe la paix avec Israël. Tertio : il repousse loin les forces syriennes, peut-être même hors du Liban. La fin « heureuse » espérée, plus aléatoire, était de voir les réfugiés palestiniens du Liban expulsés vers la Jordanie où ils auraient instauré leur Etat. Il ne restait qu'à officialiser le Grand Israël et inciter les Palestiniens des territoires occupés à aller dans « leur pays », de l'autre côté du Jourdain. On sait ce qui en est advenu. Au début, l'opération «Paix en Galilée» avait bien fonctionné. Mais les Européens avaient empêché Sharon d'en «finir» avec Yasser Arafat, en lui offrant une sortie vers Tunis. Puis le massacre de Sabra et Chatila, préparé par les Phalangistes sous supervision de l'armée israélienne et destiné à créer la panique chez les Palestiniens, prélude à leur exode, s'était retourné contre son instigateur. Washington avait lâché Tel-Aviv et Sharon s'était retrouvé l'homme le plus controversé d'Israël. Plus près de nous, Sharon a récemment déclaré Arafat, «hors jeu » politiquement, et refuse de le rencontrer depuis son arrivée à la direction du gouvernement israélien. Le leader palestinien est bloqué depuis le 3 décembre dernier par les chars israéliens dans son quartier général de Ramallah, en Cisjordanie. Dans le même temps, son porte-parole a expliqué qu'Israël ne cherchait pas à éliminer le chef de l'Autorité palestinienne. « Aujourd'hui, la politique israélienne ne consiste pas à lui nuire personnellement. Il (Sharon) a même dépêché auprès de lui son propre fils (Omri) pour l'assurer que nous ne lui voulions aucun mal », a-t-il ajouté. Pour voir si le « Vieux» est à l'agonie ?