Un Jordanien a été inculpé dimanche après avoir tué sa sœur de 17 ans pour, selon lui, «laver l'honneur de la famille» car elle s'absentait fréquemment de la maison, a-t-on appris de source judiciaire. Le procureur a inculpé le jeune homme de 20 ans de «crime prémédité». «Il avait étranglé sa sœur vendredi dans la ville de Zarka, à vingt-trois kilomètres d'Amman, en raison de suspicions de mauvaises mœurs car elle s'absentait fréquemment du domicile familial et l'a enterrée dans le jardin», a indiqué cette source. Il voulait «laver l'honneur de la famille». «La victime était mariée depuis un an mais avait réintégré la maison de ses parents après s'être séparée de son mari à la suite de différends», a précisé la source. Les meurtriers encourent la peine de mort en Jordanie, mais les tribunaux font souvent preuve de clémence pour les criminels quand «l'honneur» de la famille est en jeu. En Jordanie, 15 à 20 femmes sont assassinées chaque année sous le motif du crime dit «d'honneur.» En février, un Jordanien a été inculpé pour assassinat après qu'il a avoué avoir tué sa sœur «pour laver l'honneur familial» car elle était enceinte après 18 mois de veuvage. «Le procureur général a inculpé l'homme âgé de 26 ans de crime prémédité pour avoir tué sa sœur, âgée de trente ans, enceinte de huit mois, 18 mois après son veuvage. Le frère s'est rendu volontairement aux autorités après avoir poignardé sa sœur de 35 coups de couteau. Le Parlement a refusé par deux fois de réformer le code pénal pour aggraver les peines encourues par les auteurs de crime d'honneur». En Jordanie, 15 à 20 femmes sont tuées chaque année dans le cadre d'affaires présentées comme des «crimes d'honneur». Amman, capitale de la Jordanie. 5 millions d'habitants, et une valeur commune :le code de l'honneur. Un honneur ancestral si respecté que certains crimes portent son nom aujourd'hui encore. On les appelle les crimes d'honneur. C'est la sanction infligée par la société traditionnelle aux femmes qui ont, selon leur norme, un comportement immoral. «Commis en état de furie», selon les termes du code pénal, ces crimes d'honneur relèvent du devoir et sont punis de peines symboliques. Mais depuis quelques années, la société se mobilise pour lutter contre ce fléau et le nombre de meurtres décroît.