Pour beaucoup, les tentatives de Nicolas Sarkozy de garantir un retour d'affection relèvent simplement d'un petit miracle politique. Il y a une unanimité étanche à considérer la nouvelle séquence que vit actuellement Nicolas Sarkozy comme déterminante pour l'issue de la prochaine présidentielle. Elle doit en principe poser les jalons d'une vraie reconquête de l'opinion à travers la démonstration pragmatique qu'il peut être l'homme de la situation et donc d'un second mandat. La rencontre télévisée de jeudi avec les Français était censée faire partie de ces nombreuses touches destinées à réinstaller les fils de la confiance perdue au gré d'une gouvernance mouvementée par les scandales à répétition, l'absence d'anticipation et un autoritarisme sécuritaire rigide. Pour beaucoup, les tentatives de Nicolas Sarkozy de garantir un retour d'affection relèvent simplement d'un petit miracle politique. De mémoire de chroniqueurs politiques, jamais au cours des ces trente dernières années, un président n'est parti d'aussi bas dans les sondages pour remonter la pente et réaliser la performance d'un retour en grâce. La cote d'alerte rouge à été depuis longtemps actionnée. Et pourtant c'est ce que doit tenter Nicolas Sarkozy s'il espère prolonger son bail à l'Elysée. Cette nouvelle séquence présidentielle avait commencé par le vrai-faux remaniement de novembre dernier pendant lequel Nicolas Sarkozy avait fait deux constats, le premier est qu'il ne peut se livrer à ce gigantesque travail de reconquête sans l'aide précieuse et la complicité de son Premier ministre, tant ignoré parfois jusqu'au mépris, François Fillon. Le second, baisser le rideau de l'ouverture qui n'avait pas atteint ses objectifs. Le deuxième étage de cette séquence consistait pour le président de la République à descendre sur le terrain pour toucher de la main les multiples complications sociales, tenter de s'imposer comme l'homme capable d'y apporter les remèdes adéquats. C'est dans cet esprit que de nombreuses descentes ont été organisées sur les terroirs les plus emblématiques et les plus sinistrés pour y porter la compassion présidentielle. Après une rupture faite de posture people et d'excès de parisianisme et d'international, Nicolas Sarkozy se devait de reprendre le lien avec la France d'en bas pour reprendre l'expression rendue célèbre par Jean-Pierre Raffarin. Parallèlement à ce rapprochement, sa présidence du G20 lui garantissait une visibilité et une tribune pour polir davantage une image fortement malmenée. Dans cette stratégie de reconquête et de séduction, Nicolas Sarkozy rencontre plusieurs obstacles inhérents à la propre machine qu'il avait mise en marche. Le premier touche les nombreuses casseroles que des membres éminents de son gouvernement. L'épisode tunisien de Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères et la mésaventure égyptienne de François Fillon ne sont que la partie immergée de l'iceberg. Le second a un lien avec les mauvais conseils que lui prodiguent de mauvais anges pour faire de l'excès de fermeté un usage électoraliste et dont l'illustration parfaite est la charge excessive contre la magistrature. Conséquence, la machine judiciaire se grippe, l'appareil policier tousse. Le troisième obstacle met en valeur l'impatience active de la nouvelle présidence de l'UMP sous la houlette de Jean-François Copé. L'homme se fait un malin plaisir à agiter les chiffons rouges comme le statut des fonctionnaires ou la hausse de la TVA. Sous prétexte d'animer le débat, Jean-François Copé met Nicolas Sarkozy et le gouvernement en difficulté et les somment de les suivre en terre politiquement inconnue.