Selon M. Errami, à fin 2010, les acteurs ont accordé un cumul de plus de 6 millions de prêts pour un montant global de près de 30 milliards DH. ALM: Quelle évaluation faites-vous de la microfinance au Maroc ? Youssef Errami : Soutenue par les programmes gouvernementaux et le secteur financier marocain, la microfinance a permis au Royaume de devenir un leader dans la région et a participé activement à la lutte contre la pauvreté. Ainsi à fin 2010, les acteurs ont accordé un cumul de plus de 6 millions de prêts pour un montant global de près de 30 milliards DH. En apportant ainsi un revenu aux populations bénéficiaires, la microfinance contribue à améliorer leur niveau de vie et celui de leur entourage direct.Aussi et dans l'objectif de favoriser l'inclusion financière de cette population, la microfinance contribue au développement de la bancarisation et à la réduction des disparités géographiques par le déploiement d'un réseau d'agences implantées dans les zones défavorisées. Enfin, le secteur reste un acteur majeur de l'emploi au Maroc avec plus de 6.000 postes permanents. Vous êtes en cours d'élaboration d'une nouvelle stratégie, quel sera son apport pour la microfinance marocaine ? A la lumière des récentes évolutions, le secteur a pris conscience du besoin de revoir son modèle et d'adapter sa démarche afin de continuer de participer davantage à la réalisation des objectifs du millénaire. Dans cette perspective, le secteur est en phase de finaliser une étude stratégique à l'horizon 2020 qui lui permettra de se doter d'une vision à long terme. Le secteur se chargera de communiquer sur ce chantier en temps opportun. Que pouvez-vous nous dire à propos du projet de loi relatif aux microcrédits adopté récemment par le gouvernement ? Le projet de loi rentre dans le cadre de l'adaptation du contexte juridique du métier aux évolutions constatées ces dernières années afin de permettre à certains acteurs des Associations marocaines de microcrédits (AMC) de continuer à évoluer et améliorer leurs services au profit des populations cibles. En effet, les autorités en charge de la supervision du secteur ont toujours été à l'écoute des attentes des acteurs. C'était le cas pour l'extension du champ d'action des AMC afin d'autoriser le financement de l'habitat social, de la connexion aux réseaux d'assainissement, d'eau et d'électricité et dernièrement aux produits de l'assurance.