Le nouveau film documentaire «My Land» de Nabil Ayouch décrit la réalité des deux peuples d'Israël et de Palestine, qui continuent de se battre pour une même terre. Sélectionné en compétition dans le cadre du 12ème Festival national du film de Tanger, le dernier long-métrage documentaire «My Land» de Nabil Ayouch a été, lundi 24 janvier, au centre d'une rencontre, qui s'est déroulée en présence d'un grand nombre de journalistes, critiques de cinéma et cinéphiles. Selon le réalisateur du film, celui-ci se base sur les témoignages aussi bien de vieux réfugiés palestiniens dans les camps de 1948 au Liban que de jeunes Israéliens de vingt ans, qui sont censés contribuer au développent et à la construction de leur pays. «Ces jeunes israéliens habitent précisément dans les mêmes villages, où habitaient les réfugiés palestiniens de 1948, qui ont été chassés, pendant la guerre israélo-arabe de 1948, de leurs terres mais, sans jamais y retourner», indique Nabil Ayouch. Ce cinéaste marocain tient à rappeler, à cette occasion, qu'il a toujours lié sa double identité, puisqu'il est issu d'un père marocain musulman et d'une mère juive d'origine tunisienne, au conflit israélo-palestinien. Il poursuit qu'il a voulu, à travers ce film, traiter de ce conflit entre les deux peuples sous un angle nouveau, en donnant ainsi la parole à des réfugiés palestiniens aux camps du Liban et des jeunes Israéliens, qui ne connaissent pas comment ces vieux réfugiés palestiniens ont été contraints, pendant la guerre israélo-palestinienne de 1948, fuir leur pays. «Je voulais, pendant le tournage, recueillir une variété et une diversité de points de vue sur ce conflit entre les deux parties, et en particulier sur ce qui s'est passé il y a 60 ans. Et mon objectif principal est d'essayer de conscientiser les jeunes Israéliens à cette période et d'en connaître ainsi leur réaction», révèle Nabil Ayouch. Ce dernier poursuit que malgré la vie difficile qu'ils mènent loin de leur pays, les réfugiés palestiniens gardent toujours leur dignité. Il affirme que cela continue d'attirer le respect de ces personnes dont le grand rêve est de retourner un jour en Palestine. «Ces vieux réfugiés palestiniens de 1948, avaient réussi dans le passé, à cohabiter avec les anciens juifs palestiniens», confie Nabil Ayouch, tout en tenant à rappeler que dans leur témoignage, «ils n'ont, jamais, tenu des propos antisémites, haineux, racistes ou violents à l'encontre des Israéliens». Il est à noter qu'à travers les témoignages de réfugiés palestiniens, le public découvrie le grand attachement de ces derniers aussi bien à leur pays d'origine qu'à leur passé. Ils poursuivent leur combat pacifique pour la reconnaissance de ce qui leur est arrivé il y a 60 ans. D'ailleurs, le cinéaste Nabil Ayouch a réussi dans ce film à décrire la vie actuelle de «ces gens dont la mémoire s'est figée en 1948. Ils ne peuvent forcément parler que du passé. Quant aux jeunes Israéliens, ils peuvent parler de ce qui s'est passé sur ces terres il y a 2000 ans», faisant remarquer que ces derniers montrent qu'ils ne savent rien sur ce qui s'est passé il y a 60 ans, à cause des médias, des manuels scolaires et de la politique des gouvernements successifs en Israël.