Mustapha Naïmi estime que le dernier round de négociations a apporté beaucoup plus de résultats que les précédents. ALM : Quel commentaire faites-vous des résultats du dernier round de pourparlers? Mustapha Naïmi : Je pense qu'il y a eu beaucoup plus de résultats dans ce round que dans les précédents. D'ailleurs, les rounds se suivent et se complètent pour pouvoir déboucher sur une solution. On comprendra aussitôt que la souveraineté du Maroc ne peut être remise en cause. On comprendra aussi que le Polisario a, lui-aussi, obtenu ce qu'il voulait et que les deux parties sont gagnantes dans l'affaire. En plus, toutes les parties sont désormais conscientes de la nécessité de résoudre le conflit, qui n'a que trop duré, pour pouvoir renforcer la coopération dans la région et mettre en place un marché commun sud-méditerranéen bénéfique pour l'ensemble des Etats de la région. Le Maroc a présenté des idées innovantes concernant le processus de négociations. Quelle analyse faites-vous de cette nouveauté ? Il ne s'agit pas là d'une nouveauté. Depuis un certain temps, les négociations ont un caractère beaucoup plus technique que politique. Le Maroc a bien affirmé que seule sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire constitue une ligne rouge, alors que tout le reste est négociable. Les trois propositions marocaines actuelles concernant la représentativité des Sahraouis, la nature des ressources naturelles et humaines que recèle la région ainsi que les techniques de négociations sont des aspects dont la nature technique et politique est susceptible d'accélérer le processus et d'aboutir à un règlement beaucoup plus rapide qu'on l'imagine. La position marocaine, telle qu'elle se présente, s'inscrit dans l'offensive alors que la position réelle du Polisario reste absente dans ses déclarations. Grâce à ce nouveau cycle de négociations, le Maroc a renforcé sa position dans le processus de négociation. Certains remettent en question l'utilité des négociations. Que répondez-vous à cela? Je ne suis pas d'accord avec ce constat. Ce sont ces négociations qui vont préparer le terrain d'entente. D'ailleurs, il faut s'attendre dans les semaines à venir à une solution partielle qui sera conclue entre le Maroc et le Polisario et qui donnera lieu à un tournant décisif dans l'affaire du Sahara. Il y a à l'heure actuelle toute une série de raisons d'ordre politique et stratégique qui favorisent cette solution d'un côté comme de l'autre.