Le ministre de l'Intérieur a sommé le patron du PJD de choisir son camp dans la lutte antiterroriste. Le ministre de l'Intérieur a répondu dans un communiqué rendu public, hier mardi, aux déclarations hasardeuses du secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) sur les attaques terroristes du 16 mai 2003. Le patron du parti islamiste, Abdelilah Benkirane, avait déclaré, le samedi 25 septembre, devant près de 1.500 membres de l'association des conseillers communaux du PJD, que «l'Etat n'a pas encore révélé l'identité des commanditaires des attentats du 16 mai». Des allégations que le ministre de l'Intérieur, Moulay Taib Cherkaoui, ne pouvait laisser passer sans réagir puisqu'il y va de la crédibilité de l'Etat et des institutions. «Ce genre de déclaration, qui intervient dans une conjoncture où notre pays fait face à nombre de défis, ne peut qu'embrouiller les efforts déployés par notre pays face à ces défis», indique le communiqué du ministère de l'Intérieur avant d'ajouter que ce genre de comportement «sous-estime l'intelligence des Marocains et ne respecte pas leur sentiment national, particulièrement celui des familles des martyrs et des victimes de cet acte terroriste». Le ministère de l'Intérieur s'est aussi étonné que les déclarations de M. Benkirane interviennent sept ans après que le Maroc ait clos officiellement cette affaire. En éminent juriste qu'il est, Moulay Taib Cherkaoui a rappelé, avec la fermeté du ton qu'il faut, au patron des islamistes du PJD que l'affaire des attentats du 16 mai a été traitée avec le plus grand professionnalisme des différents services de sécurité pour aboutir à l'arrestation de toutes les personnes impliquées et à leur jugement devant les différents tribunaux du Royaume. Le communiqué du ministère de l'Intérieur a aussi rappelé au chef de file des islamistes du PJD qu'il devrait clarifier son positionnement dans le dossier de la lutte contre le terrorisme qui fait l'unanimité de la Nation. «Si l'Etat, avec toutes ses institutions et ses composantes, a accompli son devoir dans cette affaire, il appartient à ceux qui ont encore des doutes à ce sujet d'assumer leur entière responsabilité devant l'opinion publique nationale et de choisir publiquement et en toute clarté leur camp, au lieu d'entretenir la suspicion. Ils doivent également adhérer totalement au consensus national qui condamne le terrorisme sous toutes ses formes, et quelles que soient la qualité et la position de ses auteurs», précise le communiqué. M. Benkirane, qui a apparemment choisi de s'inspirer de la position révisionniste du président iranien sur les attentats du 11 septembre lors de son discours prononcé quatre jours seulement avant l'intervention du secrétaire général du PJD devant ses adeptes, reçoit ainsi un message clair lui rappelant l'intangibilité des valeurs nationales et du patriotisme.