L'arrestation de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud par les services secrets algériens a suscité une vague de condamnations tant au niveau national qu'international. La séquestration de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud par les services secrets algériens a suscité un tollé général. Plusieurs instances de protection des droits de l'Homme nationales et internationales ont levé leurs boucliers pour revendiquer haut et fort la libération immédiate de cet inspecteur général de la police du front séparatiste. Les services secrets algériens avaient mis, mardi 21 septembre, en œuvre leurs menaces en procédant à l'arrestation de M. Ould Sidi Mouloud, à son arrivée au poste frontière menant aux camps de Tindouf, en provenance du territoire mauritanien. Ce haut cadre du Polisario, chargé du maintien de l'ordre dans les camps de Tindouf, a été interpellé au niveau de la région de Mhiriz. M. Ould Sidi Mouloud a été conduit par la suite vers un endroit secret. S'en est suivie, partout à travers le monde, une vague de dénonciations. L'organisation internationale des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé, jeudi 23 septembre, à la libération «immédiate» de M. Ould Sidi Mouloud. «Lors d'une conférence de presse, donnée le 9 août dernier à Smara, Ould Sidi Mouloud s'était publiquement prononcé pour la proposition marocaine, en affirmant qu'il se rendrait dans les camps de Tindouf pour la défendre, ce qui est son plein droit», a déclaré Sara Leah Whitson, directrice du département du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord au sein de HRW. Cette ONG a, dans ce cadre, rappelé à l'Algérie «sa responsabilité quant à la nécessité de garantir les droits de toutes les personnes se trouvant sur son territoire», en l'occurrence «le droit à la libre expression de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud». Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a déclaré, pour sa part, «suivre avec préoccupation» l'arrestation dans les camps de Tindouf de M. Ould Sidi Mouloud. Dans une déclaration à la presse, jeudi à Rabat, à l'occasion d'une journée d'information sur la situation des réfugiés au Maroc, le représentant de l'UNHCR, Johnnes Van Der Klaauw, a affirmé que le Haut Commissariat, saisi par les ONG et Ould Salma lui-même, suit avec «préoccupation» et de «très près» l'arrestation dans les camps de Tindouf de ce dirigeant. Le Comité international pour le respect et l'application de la charte africaine des droits de l'Homme et des peuples (CIRAC) a condamné également avec fermeté, jeudi à Genève, l'arrestation et appelé à la libération immédiate de Ould Sidi Mouloud. Le Maroc avait dénoncé, mercredi 22 septembre, avec vigueur l'arrestation de M. Ould Sidi Mouloud à son retour vers les camps de Tindouf pour rejoindre sa famille. «Le Royaume exprime sa vive inquiétude et sa profonde consternation pour l'atteinte portée à l'intégrité physique de M. Ould Sidi Mouloud et condamne les mesures coercitives et punitives prises à l'encontre de sa famille et de lui-même», a indiqué Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, dans une déclaration à la MAP. Cet acte «grave de l'Algérie et du polisario confirme la nature singulière qui prévaut dans les camps de Tindouf, en territoire algérien, où la liberté de circulation est entravée, le droit d'expression confisqué et la liberté d'opinion censurée», a-t-il ajouté. En effet, a précisé le ministre, M. Ould Sidi Mouloud «n'a fait qu'exprimer, librement et publiquement, une opinion largement soutenue au niveau international et partagée par une grande majorité d'originaires du Sahara, non seulement dans les provinces du Sud, mais également dans les camps de Tindouf». La classe politique marocaine (voir réactions pages 4 et 5), des Marocains d'Europe, des chioukh et notables des tribus des provinces du Sud ainsi que plusieurs composantes de la société civile nationales et internationales, notamment des centres européens ont également émis un appel pressant pour libérer Ould Sidi Mouloud.