Trois mois après avoir tenté de violer un collégien, un jeune homme a été, enfin, arrêté par la gendarmerie de la ville de Beni Mellal avant d'être traduit devant le juge d'instruction près la Cour d'appel de la ville. Nous sommes au douar Aït Omaïr, commune rurale Foum Oudi, province de Beni Mellal. Abdelhak, un collégien très brillant de quatorze ans qui jouissait d'une bonne réputation, soit à son douar, soit à son collège situé à Tamoulilt, n'avait jamais de problème avec quiconque. Cet enfant très charmant ne passait son temps que chez lui les yeux dans ses livres et ses cahiers pour étudier. Même en route, soit à destination de l'école ou à son retour chez lui, il n'accompagnait personne. Il préférait toujours être seul, sans compagnon. Les jeux d'enfants ne le passionnaient pas. Mais, qu'est-ce qui lui est arrivé ce soir du 18 avril pour qu'il rentre chez lui dans un état lamentable ? La sueur coule de son front comme s'il était dans un marathon. Il était 20 h quand l'enfant Abdelhak est retourné chez lui. Il haletait comme s'il venait de terminer une course du marathon. Il n'arrivait pas à retenir son souffle pour parler à son père qui semble être inquiet de l'état de son enfant. Quand celui-ci est arrivé à se calmer, il a confié à son père qu'il était en route lorsqu'il a remarqué un jeune homme qui suivait ses pas. Il s'approchait de lui jusqu'au moment où il est devenu comme son ombre. Il l'a sollicité de l'accompagner. Où ? C'est une question que l'enfant n'a pas posée au jeune homme qui n'a pas hésité de le tenir par force et le conduire sous les menaces de meurtre dans un terrain vague. Là, il a tenté de l'obliger à déboutonner son pantalon. Seulement, l'enfant qui s'abstenait et résistait pour ne pas lui céder est arrivé à lui échapper quand le jeune homme s'est renversé par terre. Le père lui a promis de porter, le lendemain, une plainte contre ce jeune homme, qui n'est autre que Karim, chômeur, originaire du même douar. Le lendemain, 19 avril, Abdelhak est retourné, vers 7 h du matin, chez lui. Blessé, il demandait à ses parents de le sauver. De qui ? Pourquoi est-il retourné chez lui sans regagner son collège ? Et qui l'a blessé et pourquoi ? L'enfant qui n'arrivait pas à retenir ses larmes a expliqué à son père que Karim lui a coupé le chemin. Quand il a tenté de s'enfuir, il l'a saisi par ses vêtements et l'a conduit, par force, jusqu'à un coin où il voulait abuser de lui. L'enfant s'est révolté. C'est le moment où Karim lui a asséné plusieurs coups de poing et de pied, et des coups avec un bâton. Blessé surtout au niveau de sa tête, l'enfant a été emmené par son père au service des Urgences à l'hôpital régional de Beni Mellal. Examiné, le médecin qui lui a fait huit points de sutures, lui a livré un certificat médical d'une incapacité de travail temporaire (ITT) de vingt-six jours. Le père a conduit son enfant vers le siège de la gendarmerie royale de la ville pour déposer plainte. Malheureusement, sa plainte n'a pas dépassé les tiroirs. C'est la raison pour laquelle, le père a recouru, après plusieurs semaines d'attente d'une part au procureur du Roi près le tribunal de première instance de Beni Mellal et d'autre part à l'Association marocaine des droits de l'Homme. Et trois mois plus tard, le 15 juillet, Karim a été arrêté, interrogé par la gendarmerie royale et traduit devant le parquet général près la Cour d'appel de la ville de Settat. Celui-ci l'a mis ensuite entre les mains du juge d'instruction qui l'a interrogé, dans une première audience, mercredi 21 juillet.