Omar Maârouf, un détenu de la Salafiya Jihadiya condamné à mort, a demandé, dans une lettre ouverte, l'exécution de la peine capitale à son encontre. Un détenu de la Salafiya Jihadiya a demandé l'exécution de la peine capitale à son encontre. Il s'agit de Omar Maârouf, un quadragénaire, qui fait partie des dix condamnés à mort dans le cadre des attentats suicide du 16 mai à Casablanca et qui avaient été arrêtés auparavant dans le cadre de diverses affaires de meurtre et d'agressions liées au groupe de Youssef Fikri, alias «l'émir du sang». Omar Maârouf, qui a la double nationalité danoise et marocaine, a adressé une lettre ouverte dans ce sens à la délégation générale de l'Administration pénitentiaire et de la réinsertion, à la Primature et au ministère de la Justice. La lettre a été rendue publique, dimanche 14 mars, par l'Association Annasir, une ONG de défense des détenus islamistes. «Je suis sûr et certain que l'exécution de la peine capitale à mon encontre serait plus clémente que ma galère», écrit le détenu salafiste dans sa lettre intitulée : «La pendaison est plus clémente que le leurre de la justice et de la liberté». Maârouf prétend que les détenus de la Salafiya Jihadiya font l'objet d'une répression à la prison de Kénitra depuis le 2 décembre dernier, d'où sa décision «sincère et responsable» de mettre fin à ses jours. Omar Maârouf affirme en outre que la «souffrance insupportable» des détenus islamistes émane d'un «plan établi d'avance» pour leur infliger «une mort lente». Omar Maârouf fait savoir, en outre, que durant sept ans d'emprisonnement, il a milité pour «prouver son innocence» ou au moins faire valoir «son droit à une vie digne» au sein de la prison de Kénitra. Le détenu affirme qu'il refuserait tout genre de «violations ou d'arbitraires». Contacté par ALM, Abderrahmane Mouhtad, président de l'Association Annasir, soutient que les détenus de la Salafiya Jihadiya sont de plus en plus réprimés. «Omar Maârouf qui demande aujourd'hui à être exécuté fait partie du groupe de Youssef Fikri interpellé avant les attentats du 16 mai. La lettre de Maârouf met en exergue la répression dont les détenus de la Salafiya Jihadiya font l'objet. Si Maârouf décide aujourd'hui de se donner la mort c'est parce qu'il n'a plus d'espoir en l'avenir. Ses ambitions ont débouché sur l'impasse vu les conditions précaires dans lesquelles il vit», estime M. Mouhtad. A préciser que l'Association Annasir a dénoncé récemment, dans un communiqué, ce qu'elle a qualifié de «politique de punition collective exercée par l'Administration pénitentiaire contre les détenus de la Salafiya suite à la tentative récente d'évasion de certains détenus de la prison de Kénitra». Un point de vue qu'un spécialiste de la question ne partage pas. «Il est normal que l'administration pénitentiaire prenne des mesures de sécurité après une tentative d'évasion en renforçant le contrôle des détenus», explique-t-il.