Ils ne sont âgés que de 22 et de 26 ans. Et pourtant, ils ont constitué un duo qui perpétrait des méfaits allant jusqu'au meurtre. Par coups de couteau, ils ont tué le chauffeur d'un camion chargé de matériels électroniques. «Allô, police... À Houmat Soussi, au quartier Al Andalous, deux personnes ont tué deux autres et ont pris la fuite...». C'est l'appel téléphonique reçu, ce jour d'octobre, par le policier chargé de la salle de trafic à la préfecture de police de la ville de Tanger. Il n'y a rien à attendre. Les éléments de la Crim se sont dépêchés sur les lieux. Les badauds s'attroupaient déjà autour des corps des deux personnes gisant dans une mare de sang. Leurs corps étaient juste à côté d'un camion chargé de matériels électroniques. Les éléments de la protection civile sont arrivés à temps, avant les policiers. Ils ont constaté que l'une des deux personnes était encore en vie. Mais, l'autre était déjà morte. Cette dernière, qui présentait des blessures, fruit de coups d'une arme tranchante, au niveau de sa poitrine et de ses côtes droites, a été transportée dans un fourgon mortuaire à la morgue. Alors que celui qui était encore en vie a été évacué vers les urgences de l'hôpital Mohammed V. Il présentait une blessure au niveau de sa cuisse droite. Qui sont-ils ? Qui leur a donné de coups d'arme blanche? Pourquoi ? Selon les témoignages recueillis sur les lieux, les policiers ont appris que les deux victimes auraient été à bord d'un camion chargé de matériels électroniques. Le numéro d'immatriculation a été noté sur le calepin du chef de la brigade de la Crim qui a entamé les investigations pour déterminer pour qui travaillaient les deux victimes. Pas moins d'une demi-heure, les limiers sont arrivés à savoir que les deux victimes étaient des employés d'une société établie à Casablanca, que l'une des deux victimes n'est autre que le chauffeur du camion qui se nomme Lahcen, père de famille, âgé de soixante-deux ans. C'est lui qui a rendu l'âme suite à ses blessures. Tandis que la deuxième personne, qui est restée en vie, se nomme Abdelkrim, âgé de vingt et un ans, aide-chauffeur et célibataire. L'enquête policière a permis de savoir que le chauffeur et son compagnon étaient chargés de transporter une cargaison de matériels électroniques à Tanger pour le compte de deux jeunes hommes, Fayçal et Hicham. Qui sont-ils ? D'abord, le chef de la brigade a chargé quelques éléments pour chercher plus d'informations sur les deux présumés auteurs de crime. Ils n'ont pas perdu de temps pour en avoir. Et il semble que la tâche a commencé à être plus claire pour les détectives de la capitale du détroit. Du matin au soir, ils sont arrivés à mettre la main sur les deux jeunes hommes, Fayçal et Hicham, âgés respectivement de vingt-deux et vingt-six ans, à bord de leur Kango noir, au boulevard Al Qods. Ils ont été conduits, aussitôt vers le commissariat de police pour être soumis aux interrogatoires. D'abord, sont-ils les meurtriers d'Abdelkrim ? Oui. Pourquoi et comment ? «Nous paierons quand la marchandise arrivera à notre dépôt à Tanger». Le responsable de la commercialisation de la marchandise au sein de la société a accepté la condition bien qu'ils viennent, pour la première fois, d'entretenir une transaction commerciale avec la société. C'est le chauffeur qui devait recevoir en liquide la valeur de la marchandise. Étrange ! Les deux jeunes hommes ne disposaient pas de compte bancaire leur permettant de payer, par exemple, par chèque ? Pas de réponse. Quand le chauffeur, Lahcen, et son compagnon, Abdelkrim, sont arrivés au lieu du rendez-vous, à savoir Hay Al Andalous, ils ont trouvé les deux jeunes hommes qui les attendaient à bord de leur Kango. Une fois le chauffeur et son compagnon descendus du camion, Hicham a surpris le chauffeur, Lahcen, par un coup de couteau au niveau de sa cuisse et au niveau de son sexe. Alors que Fayçel, il a asséné plusieurs coups à Abdelkrim. Rapidement, les cris de secours ont attiré les badauds. C'est la raison pour laquelle, les deux jeunes amis ont fini par monter dans leur voiture pour prendre la fuite.