Quand Miloud, un menuisier de trente ans, a quitté son ami après avoir passé avec lui de bons moments, il n'imaginait pas qu'il allait être agressé quelques minutes plus tard. Malgré les efforts déployés par la police pour mettre fin à la recrudescence de la criminalité à Salé, plusieurs quartiers, entre autres, Al Inbiâat, Oued Eddahab, Sidi Moussa, Tabriquet et Hay Errahma sont devenus des zones de «no man's land». À chaque fois, un délit d'agression ou un meurtre effraie les habitants. Le dernier en date s'est produit la nuit du samedi au dimanche dernier. Il était 23h30 ce samedi 5 décembre. Miloud, un menuisier de trente ans, qui a passé de bons moments avec son ami à Salé, a décidé de retourner chez lui bien que son ami l'a supplié de passer la nuit chez lui. «C'est déjà trop tard… Les voyous sont partout », lui a dit son ami. Au contraire, Miloud ne croyait pas qu'à cette heure certains quartiers de la ville de Salé sont considérés dangereux. C'est comme s'il ignorait que plusieurs quartiers de la ville deviennent à ces moments de la nuit une jungle infranchissable. Les délinquants et les drogués sans pitié, munis de couteaux, de rasoirs, de sabres, de bâtons et de toute autre arme blanche, les squattent, deviennent les maîtres des lieux, brandissent leurs armes blanches pour la moindre raison, pour se défendre ou pour attaquer des victimes afin de leur dérober leur argent et tous les objets qu'elles portent sur elles. Bref, ils rendent ces zones comme des champs de bataille. Un fait que Miloud n'a pas pris en considération au point qu'il n'a pas pensé que sa sortie de chez son ami est une aventure à haut risque. Miloud a emprunté son chemin à destination de chez lui. Un quart d'heure plus tard, Miloud est arrivé au quartier Al Inbiâat. Rapidement, il marchait sans se rendre compte de ce qui se passait autour de lui . Quand il est arrivé à une ruelle, connue communément sous le nom de Souika, il a croisé un jeune voyou, S. B, âgé de vingt-six ans. Ce repris de justice lui a demandé en le menaçant avec un couteau à la main : « Tu me remets tous les objets et l'argent que tu as sur toi ou bien je vais te liquider ». Une menace que Miloud n'a pas acceptée. Mais, il ne l'a pas exprimé verbalement. Il s'est planté à sa place tout en fixant son ravisseur qui le menaçait sans cesse. Tout d'un coup, Miloud a tenté de prendre la fuite. Mais en vain. Le voyou lui a déjà enfoncé le couteau au niveau de son cœur. Miloud n'a même pas pu crier. Il s'est écroulé. Le voyou lui a subtilisé le téléphone portable et a pris la fuite. Les badauds qui ne sont pas intervenus pour empêcher le voyou de poignarder le jeune menuisier sont apparus aussitôt. Ils se sont attroupés autour du corps de Miloud. Quelqu'un a pris l'initiative pour alerter la police et la protection civile. Lorsqu'ils sont arrivés sur la scène du crime, Miloud avait déjà rendu l'âme. Identifié, le mis en cause a été arrêté, chez lui à Bouknadel, avant d'être traduit, mardi devant la justice. Une semaine plus tôt, un lycéen a tué son camarade de classe, juste à la sortie du lycée El Faquih Tétouanais à Salé (Nous y reviendrons avec plus de détails dans nos prochaines éditions). Moins d'un mois plus tôt, un autre meurtre a été perpétré au quartier Kariat Ouled Moussa. Il s'agit d'un jeune, âgé de vingt-neuf ans, qui a été surpris par deux jeunes hommes, la vingtaine, qui lui ont demandé une cigarette. Quand la victime s'est apprêtée à mettre sa main dans sa poche pour prendre une cigarette, il fut surpris par l'un des voyous qui lui a asséné trois coups de couteau. Le duo lui a subtilisé ensuite une petite somme d'argent et son téléphone portable avant de s'enfuir. Après les investigations policières, les enquêteurs sont arrivés à identifier les mis en cause et les arrêter.