Me Lhbib Hajji qui a été expulsé, lundi 2 novembre, à son arrivée à Alger, a qualifié cette démarche des autorités algériennes de violation grave des droits de l'Homme. ALM : Vous avez été expulsé par les autorités algériennes à votre descente d'avion à Alger. Que s'est-il passé? Lhbib Hajji : Je me suis rendu, lundi, en Algérie en tant qu'avocat. Ma mission était de porter plainte auprès du tribunal algérien compétent. Une plainte qui porte sur les civils marocains qui ont été kidnappés et torturés dans les camps du Polisario. Je suis parti, en compagnie d'un journaliste d'Assahrae Al Ousbouiya. Nous avons respecté les procédures prévues par la loi algérienne. Une fois descendu de l'avion, je me suis présenté devant les services de la douane et je leur ai remis mon passeport pour accomplir les procédures de contrôle. Peu de temps après, les services de sécurité algériens nous ont interpellés. Elles ne nous ont même pas demandé quel était l'objectif de notre voyage en Algérie. Comment qualifiez-vous cette démarche de l'Algérie? L'Algérie a commis une erreur politique très grave. Je ne vois pas comment un Etat peut se permettre d'interdire l'accès à son territoire à un avocat venu accomplir sa mission. Nous n'avons ni diffamé, ni insulté, ni provoqué les autorités algériennes. La démarche de ces autorités ne peut être qualifiée que de violation grave des droits de l'Homme garantis par les pactes internationaux. La haine et l'hostilité étaient facilement remarquables dans les yeux des agents de sécurité algériens envers nous. Leur comportement était loin des règles de la courtoisie. Leurs visages montraient qu'ils voyaient en nous des ennemis dangereux qui menacent leur sécurité. Pourquoi l'Algérie refuse d'ouvrir une enquête sur ces violations? A partir du moment où l'Algérie nous a interdit d'accéder à son territoire et à partir du moment où des victimes des violations ont essayé récemment de rejoindre l'Algérie et ont été, elles aussi, expulsées, nous sentons qu'il y a quelque chose qui cloche dans cette affaire. Nous ne pointons personne du doigt. Nous nous sommes rendus en Algérie pour porter plainte contre des personnes inconnues et pourtant nous avons été maltraités. Il est plus que jamais clair que l'Algérie est impliquée dans les violations graves des droits de l'Homme.