Pour résoudre ses problèmes financiers, un directeur des ressources humaines, âgé de 36 ans, a volé 800.000 dirhams de la société où il travaille. Il est employé dans une société de travaux publics située au quartier Sidi Maârouf à Casablanca. Ce matin du mois de septembre, il rentre dans son bureau, se prépare à entreprendre l'examen de quelques dossiers. Soudain, il quitte son bureau pour aller chercher un dossier dans une autre pièce. Il ouvre la porte et y rentre. Et c'est la surprise ! Pourquoi ? Il remarque que la petite armoire est ouverte et un cartable de couleur noire par terre. Que s'est-il passé ? Quelqu'un y est-il entré ? Qui est-il ? L'employé referme la porte du bureau, s'adresse directement à son supérieur et l'avise. Enfin, la mauvaise nouvelle arrive au directeur des ressources humaines qui est hors de lui. C'est lui qui avait la responsabilité de garder le cartable renfermant une importante somme d'argent dans l'armoire. Il s'agit des salaires des employés qui s'élevaient à 1,6 million de dirhams. Après avoir été payés, il ne restait plus que 800. 000 dirhams. Le directeur des ressources humaines se lance vers le bureau, jette un coup d'œil dans l'armoire et le cartable et manifeste sa colère. Qui aurait pu commettre ce crime ? Un cambrioleur ? Peut-être. «Allô, police... Quelqu'un a cambriolé notre société et subtilisé 800.000 dirhams», alerte le directeur des ressources humaines à la police de la sûreté de Hay Hassani-Aïn Chock. Les limiers arrivent et entament le constat d'usage : ils remarquent la petite armoire ouverte par effraction et le cartable par terre. Ils effectuent un tour autour de la société. Difficile qu'une personne y soit rentrée, observent-ils. «C'est sûrement une personne qui travaille dans la société qui a commis ce crime», confie le chef de la brigade à l'un de ses limiers. Qui est-il ? Difficile de mettre l'index sur l'un des employés de la société. Personne n'est un repris de justice. Aucun des employés n'a une mauvaise réputation. Et pourtant, le chef de la brigade pense que l'auteur de ce vol ne peut-être qu'un employé de la société. «On va soumettre tous les employés de la société aux interrogatoires...», demande le chef de la brigade à ses limiers. D'un employé à l'autre, les questions se multiplient. Les limiers tentent d'interroger minutieusement tous les employés sans épargner les directeurs des différents départements. Au fil des interrogatoires, les limiers n'ont mis en cause aucun employé sauf le directeur des ressources humaines. Car, ses réponses étaient incohérentes. Etait-il l'auteur de ce vol ? Peut-être. Entouré des enquêteurs qui le bombardent de questions, le directeur des ressources humaines finit par s'effondrer. «C'est moi qui ai volé les 800.000 dirhams», déclare-t-il avec regret. Comment a-t-il commis ce vol? Le jeune directeur des ressources humaines a avoué avoir profité de l'absence de tous les employés pour ouvrir par effraction la petite armoire et mettre la main sur le pactole. Il a alors mis l'argent dans un sachet en plastique et s'est rendu chez lui au quartier Maârif. Les enquêteurs se sont dépêchés à son appartement et ont mis la main sur la somme de 787.000 dirhams. Autrement dit, le directeur des ressources humaines n'a gaspillé que 13.000 dirhams. Pourquoi a-t-il subtilisé cette somme d'argent alors qu'il touchait 18. 000 par mois ? Il a avoué avoir participé à deux reprises aux élections communales. Ces élections l'ont conduit à gaspiller des milliers de dirhams pour financer ses deux campagnes électorales. En conséquence, il est surendetté. La solution ? Il a recouru aux 800.000 dirhams de la société pour résoudre ses problèmes financiers. Ce directeur des ressources humaines, âgé de trente-six ans, célibataire, a été traduit dernièrement devant le tribunal de première instance de Casablanca pour abus de confiance.