Football. L'équipe du KACM a changé de président et d'entraîneur. Signe que la crise est très complexe, l'équipe tangue dangereusement à l'avant-dernière place. La dernière réunion de toutes les composantes du club sera-t-elle la bonne? Le glas a sonné pour le KACM dès l'été sous un soleil de plomb. Une multitude d'acteurs ont été livrés à eux-mêmes et une poignée de joueurs titulaires étaient absents, soit par cause de blessure ou par indifférence. Esseulé l'entraîneur Abdelhadi Skitioui a travaillé avec les moyens de bord avec un effectif réduit et deux nouvelles recrues loin d'être une foudre de guerre. La première journée s'est soldée par une défaite à domicile. On avait alors sous-estimé l'ampleur des dégâts, mais la série noire a perduré jusqu'au limogeage du coach Skitioui. Le public a respiré l'air de l'optimisme quand le KACM est allé battre la RSS à Settat sous la houlette du nouvel entraîneur Azzedine Bennis. L'arrivée de l'idole Ahmed Bahja a conforté les fans marrakchis qui ont recommencé à fréquenter le stade. Mais les résultats n'ont pas suivi malgré le sursaut des Bahjaouis qui ont étrillé à Casablanca l'Ittihad local sur le score sans appel de 5 buts à 1. Mais l'équipe continue à perdre sur son terrain semant ainsi le doute et les commentaires les plus invraisemblables chez les supporters. Certains ont poussé l'analyse jusqu'à parler de sabotage télécommandé par les clans qui se sont installés au sein du comité. Les accusations fusent de toutes parts et le président délégué fut pris à partie par le public. À tort ou à raison. En tous les cas, la démission du président Jazouli était si surprenante qu'elle cachait des divergences sérieuses entre les membres du comité. Le président du comité directeur, Mohamed Médiouri, essaya de remettre de l'ordre dans la maison en prônant la conciliation et la solidarité de tous. Il réunit toutes les composantes du club y compris les supporters, le comité dirigeant et même les anciens présidents et les sympathisants du club. Une assemblée consultative a permis de calmer, quelque peu, les esprits même si certains dirigeants ont refusé tout compromis. La légalité élit domicile à la veille d'un FUS-KACM avec la nomination du premier vice-président, Hadj Abdelmoumen Jouahari, aux commandes de l'équipe. Ce dernier aura eu moins le courage de prendre les rênes d'une équipe qui tangue dangereusement en bas de tableau. Il sait toutefois que sa tâche sera rude et difficile pour redresser la barre d'un effectif tres mal au point. Jamais le KACM ne s'est retrouvé dans cette situation catastrophique, classé avant-dernier et perdant à tous les coups. Pourtant, ce ne sont pas les bons joueurs qui manquent, ni le soutien du public, ni les bonnes volontés au sein du staff dirigeant. Il existe, certes, certains dirigeants qui courent derrière d'autres buts mais ce n'est qu'une minorité facile à maîtriser. L'éviction de l'entraîneur Bennis, l'éternel remplaçant, saura-t-elle déclencher le déclic de l'éveil du KACM. En tous les cas, les joueurs n'ont plus droit à l'erreur s'ils ne veulent pas se retrouver en fin de saison dans la division inférieure. Gageons que tous les Marrakchis vont retrousser leurs manches pour sauver les meubles d'une équipe dont les performances sont gravées en lettres d'or dans l'histoire du football national.