Le KACM change une nouvelle fois d'entraîneur. Abdellah Boucetta, qui se trouvait à la tête de la direction technique du club depuis quelques semaines, jette l'éponge après l'élimination des Marrakchis, samedi, des quarts de finale de la Coupe du Trône. Entretien. Aujourd'hui Le Maroc : Pourquoi avez-vous démissionné ? Abdellah Boucetta : Avant de répondre à votre question, je désirerais éclaircir une chose. Ce ne sont pas les mauvais résultats qui m'ont poussé à démissionner de la tête de la direction technique du Kawkab de Marrakech. Juste après la rencontre contre les FAR, comptant pour les quarts de finale de la Coupe du Trône, j'ai annoncé ma démission aux journalistes qui se trouvaient sur place, notamment ceux de la deuxième chaîne de télévision 2M. Cette décision est ma manière de protester contre les agissements de certaines personnes supposées encourager l'équipe. Quelques supporters présents au stade Al Harti ce samedi après-midi nous ont même insultés, les joueurs et moi-même. Ces attitudes m'ont beaucoup marqué. Vous savez, le football est un sport qui accepte la victoire comme la défaite. Et puis, je ne pense pas que l'effectif qui a joué cette rencontre mérite ce genre de traitement. Je suis satisfait du rendement des joueurs. Le but que nous avons encaissé était sur une balle arrêtée et la deuxième mi-temps a connu une domination marrakchie. Tous les entraîneurs sont la cible de tels agissements, vous ne pensez pas avoir pris votre décision sur un coup de tête? Je suis revenu au KACM il y a quelques semaines pour aider l'équipe à sortir de la crise qu'elle vivait. Vous savez, je suis un pur produit de ce club et je n'ai jamais refusé de lui porter secours dans ses moments difficiles. La décision de démissionner de mon poste d'entraîneur a peut-être été influencée par l'atmosphère qui régnait après la rencontre de samedi. Mais je ne pense pas qu'elle ait été prise à la légère. Quelle a été la réaction des dirigeants du KACM ? Plusieurs personnes m'ont contacté après l'annonce de ma démission. Ils me demandaient de renoncer à cette décision qui risquerait de porter préjudice au KACM durant ces dernières journées du championnat. J'ai également parlé au téléphone avec M. Lhoussine Bouharoual, président du comité directeur du club ainsi que M. Mohamed Benchekroune, président de la section football du KACM, et je leur ai expliqué mes raisons. Ce ballet des entraîneurs au KACM ne serait-il pas préjudiciable à ce club qui n'a pas brillé durant cette saison? Sans aucun doute. Je n'ai entraîné l'équipe que durant les cinq derniers matches. Deux autres cadres techniques, MM. Bennis et Chajîi, ont assuré cette fonction depuis le début de la saison. Il est donc tout à fait normal que l'irrégularité du staff technique se répercute sur le rendement de l'équipe en championnat. Cette instabilité a également touché le bureau dirigeant. Le club a vécu tout au long de cette saison des remue-ménage qui ont beaucoup marqué les joueurs. De quelle manière ? La majorité des joueurs sont jeunes. Ils ont justement besoin de stabilité et de régularité pour pouvoir s'épanouir et évoluer à 100 % de leurs capacités tant techniquement que tactiquement. L'effectif inexpérimenté dont dispose la KACM actuellement est la cible de plusieurs pressions notamment de la part du public, à l'image de ce qui s'est passé samedi dernier. Le rajeunissement de l'équipe est certes une bonne chose, mais il a également posé plusieurs problèmes. Comment sortir de cette situation ? Il est vrai que le club se trouve actuellement en difficulté, mais le bout du tunnel pourrait être tout proche. Il suffit pour cela que les différentes potentialités de la ville de Marrakech s'y mettent. Le staff qui dirige actuellement le KACM est capable de faire sortir le club de cette crise.