Entretien. Le président délégué du KACM, Mohamed Benchekroun, donne aujourd'hui une conférence de presse pour dénoncer « des manœuvres qui tendent à détruire le club». ALM : La phase que traverse le Kawkab de Marrakech est pour le moins critique. Que se passe-t-il exactement au sein de ce club ? Mohamed Benchekroun : Il ne s'agit pas que d'une phase. Et si c'en est une, elle n'a que trop duré. C'est dramatique. Cela fait des années que l'on assiste à une gestion des plus fallacieuses. Une gestion établie par un groupe de gens, bien placés aussi bien au comité directeur qu'ailleurs, et qui agissent en toute liberté pour des fins autres que le bon fonctionnement du club. Non seulement ils sont incapables de gérer le Kawkab, comme cela a été prouvé, mais ils veulent être les seuls à détenir les rennes de l'équipe. Le budget est entre leurs mains. De par ce fait, ils gagnent davantage en autorité et en pouvoir. Ils ne ménagent donc aucun effort pour « casser » tous ceux qui contestent cette donne et en font des maudits. Je fais partie de ces derniers. Vous êtes toujours le président délégué du KACM, mais vous semblez être de plus en plus marginalisé. Pourrait-on savoir pourquoi ? La raison est bien simple. On use de tous les moyens possibles pour que je parte. Une manœuvre, faite à l'instigation de certains membres du comité directeur du club, a donc été mise an marche. À sa tête, le président du club, venu au début pour occuper cette fonction de façon temporaire et « pour la forme » après la démission de l'ancien président Mohamed El Jazouli. C'était un compromis. Une fois en place, il a commencé à prendre de l'ampleur, écartant tous les autres. C'est pour cela que l'assemblée générale extraordinaire n'a pu avoir lieu. L'information est bloquée. On peut même plus recevoir le courrier. Si ce n'est le soutien des trois associations de supporters du club qui ont toujours été à mes côtés, je serai déjà parti. Un communiqué du bureau vous accuse de mauvaise gestion lors des matches aller du championnat. De l'argent aurait été gaspillé vainement. Que répondez-vous à cela ? Ce ne sont ni plus ni moins que des accusations émanant d'une seule personne qui parle au nom d'un bureau désormais fictif, puisqu'il ne tient même pas de réunions. Une initiative individuelle qui, voulant escamoter ses propres torts, fait en sorte que la responsabilité incombe à d'autres. Toutes les dépenses engagées ont été discutées au sein du bureau et prises collectivement . J'ai les moyens de le prouver. On vous accuse aussi de recrutement hasardeux. L'allusion est faite à l'axe central de la défense composé de Tarek El Mrabet et Mourad Errafi. L'un fait partie de l'équipe nationale olympique et l'autre de l'équipe nationale univesitaire. Ce qui en dit long sur leur calibre. Des joueurs d'un grand talent, mais qui malheureusement font les frais de cette situation. On les empêche tout simplement de jouer et de démontrer leurs capacités respectives. Le montant de leur recrutement a été de 400.000 dirhams. Une somme modique si on tient à la comparer avec celle qui a été engagée par d'autres pour intégrer d'autres éléments, nettement moins performants. À votre avis, qui est derrière toute cette œuvre destructrice pour une équipe qui a pourtant fait la gloire du football national des années durant ? Il n'y a pas que ceux que j'ai cité précédemment. Ils ne sont que la partie visible de l'iceberg. Le KACM n'est plus que « le relais de la Conservation foncière ». je veux dire par là que certaines personnalités très en vue dans la ville et au Maroc, manque de transparence aidant, décident de la pluie et du beau temps de l'équipe. Mohamed Mediouri par exemple… Oui. Mais il faut savoir que cette ère est révolue. Personnellement, je ne suis là ni pour gagner en popularité, ni pour me présenter aux élections. Sachant que ma popularité est déjà acquise étant donné l'estime que me portent tous les joueurs du KACM et les rapports intimes qui nous lient aussi bien sur le plan sportif que social. J'aime ma ville et mon équipe le KACM où je suis depuis l'âge de 5 ans. Une équipe qui, maintenant, s'effondre devant la pression produite par les intérêts personnels des uns et les caprices des autres.