Le leader de ce qu'il reste du Front national, depuis le départ des «mégrétistes» et compères en 1998, viserait le second tour de la présidentielle. Le président du Front national (FN), Jean-Marie Le Pen, a assuré mercredi, lors d'un discours prononcé devant sa résidence de Saint-Cloud (région parisienne), qu'il était en mesure de jouer les trouble-fêtes lors du second tour de la présidentielle en mai prochain. Décidément très ambitieux, le leader d'extrême droite s'est fixé pour objectif d'atteindre 18 % des suffrages au premier tour, se posant ainsi en «troisième homme» devant Jean-Pierre Chevènement. «Nous pouvons être le grain de sable qui bloque le mécanisme de la décadence», a-t-il affirmé lors de la présentation de ses vœux du nouvel an dans sa demeure. Un face-à-face Chirac-Le Pen ne relèverait donc pas de la fiction à en croire les calculs savants de l'intéressé. «La providence nous a fourni le candidat Chevènement qui se partage avec Jospin les voix que leur laissent leurs alliés de la majorité plurielle», a-t-il expliqué. Quant aux 18% espérés, les sondages ne lui concèdent «que» 10 % pour l'instant. Sans compter que M. Le Pen ne dispose pas encore du nombre de signatures de parrainage suffisant – soit 500 – pour se présenter à l'Elysée. Mais avec tout le talent de tribun qu'on lui concède, le chef frontiste sait trouver les parades : il serait – encore – victime d'un «ostracisme» médiatique, son «mouvement ayant presque totalement disparu de l'actualité». Les thèmes de campagne n'ont eux non plus, toujours pas changé: une immigration «massive et illimitée», une pression fiscale «confiscatoire», l'insécurité et l'euro. Bref, le «déclin» de la France dont seraient coupables les deux dirigeants actuels. Entouré du noyau dur du FN, Bruno Gollnisch, Martine Lehideux ou Carl Lang, Jean-Marie Le Pen a finalement assuré que «le temps est proche où le bon sens va faire réagir les Français»…