Un journaliste de Canal + retenu et obligé de remettre ses images, un technicien de TF1 frappé au visage. En une semaine seulement, le Front national a donné un aperçu de son programme vis-à-vis de la presse. A l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF) ne pouvait pas ne pas revenir vendredi sur la question des médias et du Front national. Une relation faite de pressions, d'intimidations verbales mais aussi de violences physiques devenues coutumières du parti d'extrême droite. Des habitudes que le FN a bien du mal à perdre malgré la volonté de son leader de soigner son image. A Nice, mardi dernier, Jean-Luc Thomas, correspondant permanent de I-télévision et de Canal+, a été retenu pendant 1h30 par des militants du FN, et sommé de remettre les images qu'il avait tournées – avec l'accord préalable du parti. Le lendemain, à Paris, Gabriel Gueguin, preneur de son de TF1, a été agressé au visage par le service d'ordre du parti lors du défilé du 1er mai. «En moins d'une semaine, le FN s'est livré par trois fois à des actes d'intimidation contre les médias. Mardi dernier, c'est un journaliste qui ne faisait rien d'autre que son travail, dans le respect des règles déontologiques, qui a été insulté, retenu et sommé de livrer ses images par des militants. Mercredi, c'était au tour d'un technicien d'être frappé alors qu'il défendait un collègue bousculé par le service d'ordre du Front national», a déclaré Robert Ménard. Les violences à l'encontre des journalistes ne se limitent pas à des accès de colère du candidat Le Pen. Elles sont l'expression de la véritable aversion de ce parti pour toute presse qui ose contester ses choix. Le Front national préfère la politique du coup de poing et de l'insulte au débat démocratique», a ajouté le secrétaire général de RSF. L'ONG a aussi rappelé que, le vendredi 26 avril, une équipe de la chaîne de télévision Canal + a été brutalisée par le service d'ordre du Front national lors de la conférence de presse de Jean-Marie Le Pen, au siège du Front national à Saint-Cloud. Le journaliste John-Paul Lepers a été malmené et un technicien assistant, Yacine Ben Jannette, expulsé par la force. Des exemples qui s'ajoutent à une liste déjà longue.