Peu de temps avant la signature d'un accord pétrolier entre la Libye et la Grande-Bretagne, cette dernière aurait accepté d'inclure Al-Megrahi dans un accord de transfert de prisonniers, selon le Sunday Times. La Grande-Bretagne a accepté d'inclure la libération de l'ancien agent libyen Abdelbasset Al-Megrahi, dans le cadre d'un accord de transfert de prisonniers peu de temps avant la signature d'un accord pétrolier entre Londres et Tripoli, rapporte le Sunday Times. Ces révélations, qui s'appuient sur deux courriers du ministre de la Justice Jack Straw, mettent à mal la version du gouvernement britannique qui a toujours démenti tout marchandage commercial avec la Libye en échange de la libération d'Al-Megrahi. Souffrant d'un cancer en phase terminale, ce dernier, condamné pour l'attentat de Lockerbie, a été libéré le 20 août de sa prison écossaise pour raisons médicales, une décision qui a provoqué la colère de Washington. Le Sunday Times rapporte que deux lettres de Jack Straw adressées au ministre écossais de la Justice Kenny MacAskill, et datées de cinq mois d'écart, montrent qu'il est revenu sur sa décision initiale de ne pas inclure Megrahi dans un accord de transfert de prisonniers alors discuté avec la Libye. Selon le journal, ce changement d'avis a été motivé par l'imminence de la signature d'un accord d'exploration pétrolière et gazière de 900 millions de dollars entre Tripoli et British Petroleum (BP). BP a toujours démenti tout lien entre la signature de cet accord et l'accord sur les prisonniers. Dans son premier courrier adressé à Kenny MacAskill, qui date de juillet 2007, Jack Straw écrit qu'il refuse d'inclure Al-Megrahi dans l'accord sur le transfert de prisonniers. «Mais, en décembre 2007, il annonce dans un nouveau courrier au ministre écossais de la Justice qu'il a changé d'avis pour prendre en compte les intérêts supérieurs du Royaume-Uni», précise le journal. Le secrétaire d'Etat John Denham a déclaré dimanche, à Sky News, qu'il était «parfaitement clair» que la libération d'Al-Megrahi ne résultait d'aucun marchandage commercial, étant acquis que l'Ecosse l'a finalement libéré pour raisons médicales et non dans le cadre de l'accord sur le transfert de prisonniers. «Les négociations sur des transferts de prisonniers faisaient partie des discussions plus larges en vue d'une normalisation des relations avec la Libye», a-t-il fait valoir. Abdelbasset Al-Megrahi, qui purgeait une peine de prison à vie en Ecosse, est la seule personne à avoir été jugée en 2001, pour l'explosion du Boeing 747 de la Pan Am au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie en décembre 1988. L'attentat avait fait 270 morts, dont 189 Américains. Tim Castle (reuters)