Personne n'aurait émis des doutes quant à la crédibilité de l'annonce faite par l'argentier du Royaume sur l'aboutissement du contrat-programme textile. Et pourtant la vérité était ailleurs. Lors de son passage à l'émission économique «Emerg-ence» dans son édition du vendredi dernier, M. Fathallah Oulalou, ministre de l'économie et des finances, avait explicitement annoncé que le contrat-programme pour le textile était fin prêt. Bonne nouvelle pour les textiliens qui n'attendaient que cela depuis bien longtemps. Seulement, l'information s'est révélée incorrecte, pour ne pas dire erronée. L'AMITH (Association marocaine de l'industrie du textile et de l'habillement) déclare être elle-même ahurie par la teneur des propos de l'argentier du pays. «C'est le statu quo total. Rien n'a été fait. On n'a eu droit qu'à des promesses de réunion qui n'ont jamais eu lieu», dixit M. Abdelali Berrada, D.G de l'AMITH. Et d'ajouter, «Nous sommes davantage convaincus que les pouvoirs publics se désintéressent complètement de notre filière (…). Même avec toutes les bonnes intentions du monde, aucun résultat n'est escomptable sans une véritable volonté de la part des décideurs». Aujourd'hui, et après moult tergiversations avec différents départements ministériels, l'AMITH décide de recourir à des fonds d'aides internationaux pour amorcer sa mise à niveau. Viennent d'être sollicités, des organismes étrangers tels Euro Maroc Entreprises ou encore la Coopération Française. En attendant leur participation effective au processus de redressement du secteur, plusieurs sociétés passent en redressement judiciaire, d'autres arrêtent leur activité, certaines désireuses d'investir ce créneau se désistent avant même d'y mettre le premier pas. Petit rappel. Au titre de l'année 2000, quelque 97 entreprises ont déclaré leur fermeture et plus de 37.000 emplois ont été perdus.