L'argentier du Royaume s'est livré, lundi dernier, à une lecture des performances de l'économie marocaine. Une vision optimiste visiblement nourrie par l'abondance des dernières pluies. Le ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oualalou, s'est livré, lundi dernier à Rabat, à la présentation des prévisions pour l'année 2006 ainsi qu'à la lecture des performances de l'économie marocaine en 2005. Il a ainsi fait part d'une prévision de la croissance économique de 5,4 % pour l'année en cours. M.Oualalou a indiqué que cette performance serait due essentiellement au secteur agricole, dont la production céréalière devrait atteindre 60 millions de quintaux. Elle serait également due au comportement "favorable" des produits de la pêche. L'argentier du pays a fait part d'attentes optimistes pour les autres secteurs, grâce notamment aux grands chantiers lancés à travers le Royaume et au plan Emergence mis en œuvre dans le secteur industriel, sans oublier le dynamisme des secteurs de services. Il a soutenu que l'investissement continuerait à s'inscrire dans une tendance haussière. Quant à l'inflation, il a indiqué qu'elle resterait maîtrisée autour de 2%. La conviction de M.Oualalou est claire : compte tenu de toutes ces perspectives, et tout en se basant sur l'hypothèse d'un taux de change de 1 dollar égal à 9 DH et d'un baril de pétrole à 60 dollars, le déficit budgétaire de 2006 devrait être de 3,2% du PIB, soit en amélioration par rapport à celui de 2005 qui était de 4,2%. Parallèlement à la présentation des perspectives pour l'année 2006, M.Oualalou a exposé, en détail, les performances de l'économie marocaine en 2005. Année où le Maroc a réalisé un taux de croissance de 1,8%. Le ministre a ajouté que la croissance, hors secteur agricole, pour 2005 devrait se situer autour de 4,4%. Quant au déficit budgétaire des finances publiques, le ministre a indiqué que les données rassemblées permettent de l'estimer autour de 4,2%. M.Oualalou a toutefois qualifié l'année écoulée de "bonne", compte tenu des diverses contraintes subies par l'économie nationale, notamment le renchérissement du pétrole, la mauvaise pluviométrie et la fin des accords multi-fibres sur les produits textiles. L'argentier du pays a, par ailleurs, indiqué que la contraction subie par le secteur primaire a été entre 12 % et 15 %. Il s'est toutefois félicité du comportement des autres principaux secteurs économiques, notamment les phosphates et le tourisme, les qualifiant de "véritables locomotives" de l'économie nationale. De nombreuses performances économiques ont ainsi été énoncées, notamment une progression de l'indice de production de +9% pour les mines, de 12,7% pour l'énergie, et de +2,9% pour les industries manufacturières. M.Oualalou a noté que la performance de l'année 2005 est également due au secteur touristique. Il a ainsi cité l'approche du 6 millions de touristes, et surtout le saut réalisé par les recettes qui ont atteint 41 milliards DH, se plaçant ainsi au premier rang de la balance des paiements. Il a également cité le secteur des télécommunications, rappelant que Maroc Telecom a réalisé un chiffre d'affaires en augmentation de 16% et un accroissement de 38% des clients GSM. Au chapitre des investissements, M.Oualalou a souligné que les projets émanant des opérateurs privés ont enregistré une hausse de près de 20%. Quant au commerce extérieur, M. Oualalou a signalé les progressions de 13% des importations et de 5,5% pour les exportations, estimant que pour ces dernières un effort supplémentaire est nécessaire.