Malgré une très moyenne année agricole et l'impact handicapant de la facture énergique, Fathallah Oualalou affiche son optimisme. Ses arguments : couverture des avoirs extérieurs de la dette publique, inflation maîtrisée ou encore croissance du PIB hors agriculture. Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation est optimiste sur toute la ligne. Vingt quatre heures avant la conférence du Centre marocain de la conjoncture qui devait avoir lieu mercredi 14 septembre à Casablanca consacré au même sujet, l'argentier du Royaume expose sa vision pour le budget 2006. Lors d'une rencontre avec la presse tenue mardi 13 septembre à Rabat, le ministre n'a cessé de mettre en exergue les évolutions favorables de l'économie nationale et ce, malgré une année agricole très moyenne et la hausse pénalisante des cours de pétrole. M. Oualalou cite par exemple la progression de 4,7% du PIB hors agriculture en 2004 (la meilleure performance de la décennie), la tendance à la hausse de la croissance économique globale qui est passée d'une moyenne de 1,5% entre 1997 et 2000 à 4,8% entre 2001 et 2004, ou encore la maîtrise de l'inflation avec une prévision de 1,5% seulement pour 2005. En outre, le niveau du stock des avoirs extérieurs du Maroc couvre largement l'encours de la dette extérieure publique, a indiqué le ministre qui a rappelé que cette couverture n'était que de 20% en 1996. Autre exemple cité mardi, le comportement des secteurs productifs hors agriculture. La pêche d'abord, objet d'un plan de redressement qui a connu une progression de 7,8% des débarquements. Le secteur minier ensuite qui s'est maintenu à la hausse grâce notamment aux exportations de phosphates (+28,7%) et de l'acide phosphorique (+14,7%). Puis le secteur des BTP avec, comme illustration, la hausse des ventes de ciment (3,4%), celle des crédits immobiliers octroyés par les banques (13,2%). Dans le secteur tertiaire, le ministre a noté que les sept premiers mois de 2005 ont connu l'augmentation de +19% du nombre de nuitées touristiques (8,76 millions de nuitées) et de 6,2% des arrivées de touristes (3,48 millions touristes). M. Oualalou ne pouvait laisser passer l'occasion sans saluer les performances du secteur des télécommunications grâce notamment à l'augmentation de 18,5% du chiffres d'affaire de Maroc Telecom durant le premier semestre de 2005. Le ministre des Finances et de la Privatisation a préféré minimiser la portées de plusieurs événements handicapants, comme la chute de 57% de la production des céréales passée de 83 millions de quintaux à 36 lors de la précédente campagne agricole ou encore l'impact de la facture énergétique qui a augmenté de 41,4% entraînant à elle seule 60% de l'aggravation du déficit commercial du Royaume. Pour ce qui est du premier volet, l'accent a été mis sur les cultures agricoles destinées à l'exportation dont les ventes ont connu une amélioration de l'ordre de 12% pour les agrumes et de 7,8% pour les produits maraîchers. Quant au second volet, c'est le taux de couverture qui est repassé au-dessus de la barre de 50% après avoir touché son plus bas historique depuis 1982 à 47,8% le mois dernier.Lors de son exposé, Fathallah Oualalou n'a pas manqué de faire allusion aux appréciations de divers observateurs et acteurs de l'activité économique dans le monde, le Fonds monétaire international (FMI), l'Agence de notation Standard & Poor's et le programme américain d'aide au développement "Millenium Challenge Account" (MCA). Tous, selon le ministre des Finances, ont salué les bonnes performances de l'économie marocaine.