Le quotidien Attajdid accuse ALM d' «incohérence» suite à l'article «Fomenter l'intégrisme» publié dans notre édition du 25 mai. Nos confrères d'Attajdid, quotidien arabophone porte-parole du Mouvement Unicité et Réforme (MUR), ont consacré l'éditorial de leur édition du 27 mai à répondre à ce qu'ils ont qualifié d'«incohérence» de l'article «Fomenter l'intégrisme» d'ALM du 25 mai. Un article qui avait attiré l'attention sur le danger que constitue la publication par Attajdid d'un texte qualifiant un hôtel marocain de projet sioniste et accusant ses patrons et ses cadres de servir ce projet. Le nouveau management de notre confrère Attajdid, qui fait beaucoup d'effort pour contenir les ardeurs radicales de certaines franges du mouvement, a certainement été lui-même surpris par la gravité de la manière avec laquelle le sujet des jeux de hasard a été traité dans leur édition du week-end dernier. Pris de court par la découverte de cette bourde qui a annulé six ans d'effort pour corriger les erreurs du passé – détectées suite aux attentats du 16 mai 2003 –, les responsables du quotidien ont eu une réaction qui dénote une certaine fébrilité. Car, l'éditorial publié hier ressemble plus à une mise au point que les éditeurs du journal s'adressent à eux-mêmes qu'à une réponse à quelqu'un d'autre. La réplique de l'éditorialiste d'Attajdid repose sur quatre points d'«incohérence» qu'il dit avoir relevés dans l'article d'Aujourd'hui Le Maroc. Il est donc du droit d'ALM de démontrer «l'incohérence de l'incohérence» de la thèse de notre confrère. 1-Attajdid indique que son journaliste n'a pas parlé de l'hôtel, mais d'un casino appartenant à cet hôtel. Et, bien que cela ne change rien au fait qu'il s'agit d'une cible identifiée et désignée comme étant un projet sioniste, une simple relecture de l'article d'Attajdid montre que le projet en question a bel et bien été désigné comme « X hôtel casino » (le X est le nom de l'établissement en question qu'ALM s'interdit de publier pour éviter de commettre la même erreur que le journal du MUR). 2-L'éditorialiste d'Attajdid essaye de rattraper une erreur par une autre en indiquant que les noms des personnes qui figuraient dans le dossier sont ceux des fondateurs et des premiers cadres du projet et qui auraient été remplacés par d'autres. Il ne fait ainsi qu'allonger la liste des personnes que son journal a accusées d'être au service d'un projet sioniste. Il se justifie aussi en signalant que les noms des dirigeants sont sur le site Web de leur entreprise. Or, le site ne fait que mentionner des noms de responsables, il ne les qualifie pas de sionistes. 3-Pour justifier ses accusations, l'auteur de l'éditorial indique que les propriétaires ont la nationalité israélienne et il en déduit qu'ils sont des sionistes. Or, tous ceux qui ont la nationalité israélienne ne sont pas des sionistes. Il y a même des Arabes palestiniens qui ont cette nationalité. D'ailleurs des milliers de Marocains de confession juive ont ladite nationalité mais qui n'épousent absolument pas l'idéologie sioniste. 4-L'éditorialiste d'Attajdid accuse ALM de faire une lecture électoraliste de son dossier sur les jeux de hasard. Or, il est tout à fait normal qu'une prise de position aussi radicale en période électorale soit interprétée comme étant un acte électoraliste. L'éditorialiste du quotidien Attajdid termine son article en exprimant ses craintes concernant l'instrumentalisation d'ALM, à son insu, pour défendre l'industrie des jeux de hasard. Or, ce qu'il faut rappeler à notre confrère, c'est que, jusqu'à preuve du contraire, cette industrie est légale et son exercice est réglementé par la loi. Elle n'a donc pas besoin d'instrumentaliser qui que ce soit. Ses intérêts, elle peut les faire valoir à travers les voies de recours que lui garantit la loi.