La participation modeste des joueurs de tennis lors des tournois aussi bien nationaux qu'internationaux pose le problème de la relève. La défaite des tennismen et teniswomen dans les grandes manifestations nationales tels que le Grand Prix Hassan II et le Grand Prix Lalla Meriem remettent sur le tapis la question de la relève du tennis national. A-t-on vraiment préparer une alternative pour faire face à la crise des résultats qui frappe actuellement le tennis national. Le niveau des joueurs lors des derniers tournois a baissé. Contacté par ALM, Khaled Affif, directeur sportif du club Al Wifak à Rabat a déclaré : «la relève qu'elle soit masculine ou féminine est un processus à long terme qui est établi à partir d'une stratégie sportive, pour un même objectif». Nadia El Alami, Fatima Ezzahra Alami, Rabie Chaki ou Mehdi Ziadi participent à des événements de type challenger. D'après M. Affifi, les joueurs nationaux ont besoin d'une vraie stratégie et des moyens qui vont les aider à relever le challenge. «Toutefois, avec des moyens plus renforcés je suis persuadé que nos joueurs nationaux obtiendront de meilleurs résultats et atteindront un niveau supérieur», a conclu le directeur sportif du club Al Wifak à Rabat. Après la percée, trois mousquetaires Arazi, Alami et El Aynaoui ont jeté les bases de cette discipline et ont fait connaître le Maroc dans plusieurs manifestations internationales, on assiste actuellement à une période de vaches maigres. «La relève existe, il faut une structure nationale d'entraînement de dix à 18 ans. La structure de compétition est présente que çe soit nationale ou international, il faut aussi une meilleure méthode de formation des joueurs nationaux pour une meilleure relève», a déclaré à ALM Mahjoub Chemouni, entraîneur du club USM de tennis à Casablanca. Selon Chemouni, la mauvaise structure est un obstacle qu'il faut dépasser pour avoir un bon joueur de tennis national. «Les entraîneurs et les cadres nationaux espèrent avoir les moyens pour réussir le défi», a confié M.Chemouni. Younes El Aynaoui figurait dès 1999 parmi les 50 meilleurs joueurs mondiaux dans le classement ATP. À son tableau de chasse, il a rencontré plusieurs champions comme l'Australien Leighton Hewitt. Il atteindra même la 14e place mondiale au classement ATP en 2003. Passant aussi par le fameux quart de finale de l'Open d'Australie. Il a joué contre l'Américain Andy Roddick connu pour son service atypique mais efficace. «Je me rappelle très bien de ce jour-là, j'étais tellement concentré durant ce match qui a duré plus que trois heures». «J'étais vraiment heureux de cet exploit malgré la défaite car j'ai senti que j'avais réalisé un rêve mondial», a confié l'ancien champion national Younes El Aynaoui. D'après les déclarations d'un vrai champion de tennis national, l'on se demande si on peut vraiment arriver à atteindre un jour ce niveau ou mieux. Mokhtar Alami, entraîneur de l'équipe nationale de Fed-cup et père de Fatima-Ezzahra Alami, a affirmé : «le tennis national est en bonne santé. Le suivi quotidien de chaque joueur demande beaucoup de moyens humains et matériels. «Le Maroc des anciens champions comme Younes El Aynaoui, Hicham Arazi, Bahia Mohtassine et Karim Alami peut assurer la relève et donner de nouveaux prodiges pour le tennis national». «Il faut placer des gens de qualité au sein de la Fédération, des éléments qui ont du savoir-faire, bien formés et qui ont de la bonne volonté pour offrir au Maroc une génération des joueur de tennis pouvant représenter dignement le Royaume. Le problème de la relève ne dépend pas uniquement de la FRMT, mais également de l'environnement du paysage sportif au Maroc», a conclu un acteur associatif. Avoir des calibres à l'instar de Younes El Aynaoui, Hicham Arazi ou encore Karim Alami n'est pas impossible. Les observateurs ne sont pas pessimistes mais réalistes. ------------------------------------------------------------------------ Déclarations Abderrahim Moundir, entraîneur : «La relève réside dans le travail et la patience» Le tennis n'est pas en crise, il est tout simplement dans une phase de transition et il faut être patient au niveau des résultats. El Aynaoui, Arazi et Alami ont placé la barre très haut et ils nous avaient habitués à des résultats de classe mondiale. Ce niveau est difficile à atteindre mais pas impossible et la future génération le sait très bien et connaît la charge de travail et tous les sacrifices à faire. Mais un champion de ce niveau-là ne se fait pas en un an ou deux, il faut au moins dix ans. Nadal et Federer travaillent à raison de 4h par jour depuis l'âge de 4 ans et à partir de 12 ans ils sont passés à 6h par jour, alors que le joueur marocain ne commence à faire cela qu'à partir de l'âge de 16 ans, ou 18 car il est très difficile d'associer le système scolaire à celui de joueur de tennis. Les Marocains, pendant les tournois nationaux, ont obtenu des résultats très corrects et ils ont gagné plus d'une trentaine de points ATP, car c'est l'objectif de chaque joueur de tennis. Pour moi, la relève réside dans le travail et la patience, et un jour, on aura le champion que le Maroc attend et mérite de voir les efforts et le travail fournis depuis plusieurs années. Reda Serguini, entraîneur à la FRMT : «Nous n'avons pas des joueurs de bon niveau» Nous n'avons pas encore le niveau pour rivaliser avec les cent meilleurs joueurs et joueuses au tableau final du Grand Prix Hassan II et du Grand Prix Lalla Meryem. On a des tennismen qui sont classés entre la 350 ème et 700 ème place mondiale. Ces joueurs ont besoin encore plus de temps, de moyens et de structures pour être dans les meilleures places mondiales. Nous espérons qu'après la lettre royale de Sa Majesté Mohammed VI et la nouvelle politique sportive mise en place par le gouvernement, nous puissions avoir suffisamment de moyens financiers pour pouvoir mettre en place les structures adéquates professionnelles qui permettront à ces joueurs d'atteindre le niveau des anciens champions marocains tels Younes El Aynaoui, Hicham Arazi et Karim Alami. Abdellah Laâraj : «La relève n'est pas assurée à 100%» La relève n'est pas assurée à 100%, car il n' y a pas une bonne planification au niveau du ministère des Sports, la Fédération royale marocaine de tennis et aussi au niveau des clubs nationaux, Cela demande un projet à long terme, donc il faut avoir au minimum dix ans d'expérience et un sérieux travail. Cette planification sera programmée par des joueurs professionnels qui possèdent déjà une carrière professionnelle et une bonne connaissance du terrain, sur le déplacement à l'étranger et sur le niveau des adversaires. Ils savent surtout choisir le temps et les tournois dans lesquels ils vont participer, a déclaré l'entraîneur. Noureddine Benabdenbi, SG du CNOM : «Le nouveau président fera l'essentiel pour une nouvelle alternative» Je suis toujours optimiste pour le tennis marocain. Je pense qu'un travail fructueux a été réalisé par la Fédération royale marocaine de tennis. On voit ce qui se passe aujourd'hui sur la scène tennistique malgré le manque de moyens. Mais, il faut penser aux sponsors pour des jeunes joueurs qui arrivent pas à participer à des tournois à l'étranger pour gagner plus de points et d'expérience. Actuellement, le nouveau président qui prendra la relève, fera tout son possible pour découvrir une nouvelle alternative.