Réda Serghini, entraîneur national de tennis, revient sur l'exploit du Maroc lors de la dernière Coupe d'Afrique des Nations. Pour lui, nos jeunes tennismen sont capables d'assurer la relève. Il faut juste leur donner un peu temps. Entretien. ALM : Quel bilan faites-vous de la participation marocaine à la dernière Coupe d'Afrique des Nations qui s'est déroulée le mois dernier en Tunisie ? Réda Serghini : La prestation de nos joueurs lors de cette Coupe d'Afrique des Nations (CAN) a été bonne. Le bilan est satisfaisant. Sur les cinq tableaux, le Maroc en a obtenu trois ; ce qui n'est pas rien. Cette septième édition de la CAN a été également marquée par un retour en force de Bahia Mouhtassine. Elle s'est adjugée le titre de championne d'Afrique en simple dames. En double messieurs, ce sont les jeunes tennismen marocains Mehdi Ziadi et Anas Fattar qui ont décroché le sacre. Le Maroc a également remporté le titre de champion d'Afrique par équipes. Nos tennismen ont disputé deux demi-finales simple et une dans la catégorie double dames. Je trouve ces résultats encourageants. Personnellement, je pense qu'on aurait pu faire mieux dans la mesure où Anas Fattar avait quatre balles de match en demi-finale simple messieurs. S'il avait remporté ce match, on aurait eu droit à une finale 100% marocaine; ce qui aurait pu être formidable. Vous vous-attendiez à ce résultat ? Franchement, je m'attendais à davantage. En effet, le tennis marocain a toujours régné sur le continent africain. Je tiens à souligner que l'équipe nationale qui a participé à la CAN est composée d'éléments jeunes capables d'assurer la relève. Par exemple, Anas Fattar est âgé de 20 ans. Quant à Fatima Zahra El Alami, demi-finaliste en simple dames, elle est à peine âgée de 17 ans et elle est déjà promise à un avenirbrillant. Il faut simplement donner à ces jeunes talents un peu de temps et leur offrir les moyens nécessaires à leur épanouissement. Ainsi, ils pourront donner le meilleur d'eux-mêmes. Sur la scène internationale, on remarque toutefois que le Maroc est de moins en moins présent. Quand est-ce qu'on aura droit à un nouveau Younes El Aynaoui ou à un Karim Alami ? Il faut préciser une chose. Nos tennismen qu'on appelait les «trois mousquetaires» avaient poussé la barre très haut. Avoir des tennismen classés dans le top 50 des meilleurs joueurs de la planète n'est pas donné à tous les pays. Je dirais que c'était une exception. Surtout que le niveau du tennis évolue de façon très rapide. Pour le tennis marocain, la relève est assurée. Le Royaume regorge de talents et la dernière CAN en est un bon exemple. Comme je l'avais déjà dit, il faut donner du temps aux jeunes. Que faut-il faire pour dénicher de nouveaux talents capables de faire la différence ? Il n'y a pas une formule magique. Actuellement, la Fédération royale marocaine de tennis (FRMT) travaille d'arrache-pied pour organiser le plus grand nombre possible de tournois sur le sol marocain. Il va y avoir quatre Challenges et cinq tournois, quatre tournois ITF et un WTA dames de 10.000 dollars. On a aussi le Grand prix Hassan II et celui de Lalla Meryem. C'est grâce à ces compétitions que nos tennismen pourront sortir de l'ombre. Ils pourront ainsi acquérir des points sans se déplacer à l'étranger. Les tournois de tennis vont reprendre en janvier prochain. Comment se présentent les préparations pour la reprise des compétitions ? Les joueurs de tennis procèdent généralement durant cette période de l'année à une préparation physique intense. Il est question, par exemple, d'améliorer la force de frappe et l'endurance. Nos tennismen travaillent dur. On espère être au rendez-vous.