L'annonce de l'installation des détecteurs de fièvre à Bab Sebta est certes une information qui devrait rassurer l'opinion publique marocaine quant à l'existence d'un dispositif de contrôle. Les autorités espagnoles ont confirmé la détection d'un cas de grippe porcine dans la ville occupée de Sebta. Cette confirmation a poussé le gouvernement marocain à donner à l'affaire une autre dimension. L'affaire devient donc plus sérieuse. Dans des déclarations à la presse, le directeur de l'épidémiologie et la lutte contre les maladies au ministère de la Santé, Noureddine Chaouki, affirme que, suite à l'apparition de la maladie à Sebta, les autorités compétentes ont décidé de renforcer le contrôle dans le poste frontalier qui sépare le territoire marocain de la ville occupée. Parmi les mesures urgentes prises par le gouvernement, l'homme qui dirige le département chargé d'éviter les catastrophes sanitaires au Maroc mentionne l'installation de détecteurs de fièvre à Bab Sebta. Une bonne décision. Mais, il faut reconnaître tout de même qu'il s'agit d'une action tardive. Car, attendre qu'un cas soit déclaré à Sebta pour installer ces appareils est vraiment étonnant sachant que l'Espagne a annoncé la détection de plusieurs cas sur son territoire il y a plusieurs jours. Cela signifie-t-il que l'on va devoir attendre qu'un cas soit déclaré à Algésiras pour équiper le port de Tanger, et que d'autres cas se déclarent à Almeria pour faire la même chose pour le port de Nador ? D'autre part, il faut signaler que l'annonce de l'installation des ces appareils à Bab Sebta est certes une information qui devrait rassurer l'opinion publique marocaine quant à l'existence d'un dispositif de contrôle qui veille à éviter l'infiltration de la maladie au Maroc. Mais, cette mesure semble techniquement insuffisante et ce, pour deux raisons. D'abord, Bab Sebta n'est pas le seul passage frontalier qui existe entre le préside occupé et le Maroc. Il y a aussi celui de Beliounech (Benitez pour les Espagnols) par où transitent plusieurs centaines de personnes par jour, le plus souvent sans même présenter leurs papiers d'identité étant connues de la part des polices marocaine et espagnole. Ensuite, il y a le fait que près de 21 mille personnes transitent chaque jour par Bab Sebta et ce, en l'espace de quelques heures seulement. Ce qui rend très difficile la détection de la fièvre sur chacun d'entre eux. Le dispositif qu'il faut à Sebta doit donc être particulièrement adapté aux spécificités de ce poste frontalier afin d'éviter le pire.