Suite à la détection en Espagne de cas de grippe porcine, les autorités marocaines mettent en place un dispositif de contrôle dans les postes frontières. Toutes les mesures nécessaires ont été prises pour éviter l'introduction de la grippe porcine au Maroc. «Dès l'apparition des premiers signes de la grippe porcine au niveau mondial, le ministère de la Santé a pris toutes les mesures nécessaires pour éviter l'introduction de cette maladie au Maroc», a assuré, lundi, Mme Yasmina Baddou, ministre de la Santé. «Une cellule du ministère de la Santé s'est réunie pour suivre les derniers développements de cette maladie au niveau mondial en coordination avec tous les départements ministériels concernés», a-t-elle précisé dans une déclaration à la presse. Pour sa part, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé que le comité d'urgence des experts de l'Organisation devait se réunir, lundi, au lieu de mardi, comme prévu initialement, pour décider de relever ou non le niveau d'alerte face à la grippe porcine. Le niveau d'alerte actuel est de 3 et l'OMS devait décider dans l'après-midi du lundi de l'opportunité de le relever à 4, selon l'Organisation. La grippe porcine qui aurait déjà causé la mort d'une centaine de personnes au Mexique continue de susciter la crainte des autorités sanitaires d'une pandémie mondiale. En Espagne, dix personnes hospitalisées sont considérées comme porteurs possibles de la maladie. Les résultats des tests devant déterminer l'origine n'ont pas encore été rendus publics à l'heure où nous mettions sous presse. La ministre de la Santé espagnole, Trinidad Jimenez, a déclaré, lundi, à la radio nationale que l'Espagne n'était pas dans une situation «d'urgence». Qu'en est-il au Maroc ? «Le risque est minime au Maroc du fait qu'il ne s'agit pas d'un pays consommateur de viande de porc et que les importations sont peu importantes. Il n'y a à ce jour aucun cas suspect de grippe porcine au Maroc», rassure-t-on du côté du ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime. Pour éviter la possibilité d'introduction du virus, une cellule d'urgence comprenant des responsables des ministères de la Santé et de l'Agriculture s'est réunie pour prendre des mesures préventives notamment au niveau des importations et des postes frontières. «Des mesures ont été prises afin de renforcer les contrôles sur les passagers débarquant dans les aéroports depuis l'étranger», affirme une source du ministère de l'Agriculture. S'il y a quelques années, le Maroc comptait une vingtaine de fermes porcines, leur nombre a considérablement diminué. «Il existe actuellement 3 à 4 unités d'élevage de porcins au niveau de Casablanca-Settat, soit 5000 à 6000 têtes qui sont contrôlées», souligne une autre source du ministère de l'Agriculture. La grippe porcine qui est une maladie respiratoire des élevages des porcs peut se transmettre très rapidement. A noter que le virus est dangereux dans la mesure où il peut se transmettre de personne à personne. Il existe un vaccin contre cette maladie. Selon l'OMS, le Tamiflu, médicament à base d'oseltamivir utilisé contre la grippe aviaire, est efficace pour ce virus. A côté de ce vaccin figure le Relenza. Ces deux vaccins semblent avoir été efficaces pour traiter les cas de fièvre porcine apparus jusqu'ici. Cela dit, on ignore toujours s'ils peuvent agir sur la nouvelle souche détectée. Le groupe pharmaceutique suisse Novartis a été contacté par l'OMS pour le développement d'un vaccin contre le virus de la grippe porcine de type A/H1N1. Aucune décision n'a encore été prise pour lancer le développement ou la production d'un tel médicament. Jeudi prochain,les ministres de la Santé de l'UE tiendront une réunion extraordinaire pour examiner les risques représentés par l'irruption de grippe porcine et les mesures éventuelles à prendre. Pour rappel, au Mexique, foyer de l'épidémie, 103 décès dus de façon «probable» à la grippe porcine ont été annoncés et 1.614 malades, dont 400 sont encore hospitalisés. Sur ce total, le nombre de morts liés de manière certaine au virus a été maintenu à 20.