Le gouvernement vient de rencontrer les représentants des syndicats en perspective du prochain round de dialogue social. Miloudi Mokharik, secrétaire national de l'Union marocaine du travail (UMT) revient sur les détails de cette rencontre. ALM : Le gouvernement a tenu lundi une rencontre avec les représentants des syndicats, qu'est-ce qui en ressort ? Miloudi Mokharik : En réalité, les représentants du gouvernement ont tenu des réunions avec les représentants des syndicats. La délégation UMT a rencontré le ministre de l'Emploi et le ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics dans le cadre des préparatifs pour le prochain round de dialogue social. La réunion a permis l'élaboration de l'ordre du jour des négociations comme il a été décidé dans le cadre de cette réunion la mise en place d'une commission technique composée de représentants des syndicats, des représentants du gouvernement et des représentants du patronat. Quel est l'objectif de la création de cette commission et quel sera son rôle ? C'est le gouvernement qui a proposé la mise en place de cette commission. Mais nous, en tant qu'UMT, nous ne croyons pas au travail des commissions car les revendications inscrites à l'ordre du jour du dialogue social exigent des décisions plutôt politiques de la part du gouvernement et non pas des commissions techniques composées de fonctionnaires. Ce qui nous intéresse c'est le résultat et nous attendons du gouvernement des décisions concrètes. A quand le prochain round de dialogue social ? Le gouvernement nous a promis de tenir le prochain round de dialogue social dans les dix premiers jours de ce mois d'avril. Le mois d'avril est le moment adéquat pour les négociations. Justement parce que c'est le mois de l'établissement, entre autres, des prévisions budgétaires, alors que le précédent round de dialogue social de septembre a été marqué surtout par la préparation de la loi de Finances. Quelles sont vos revendications ? En gros, nous revendiquons l'amélioration du pouvoir d'achat des salariés, l'ouverture de négociations sectorielles sur l'augmentation des salaires et l'extension des augmentations opérées par l'administration aux établissements publics concernant les échelles 1 à 9. Nous revendiquons également une réforme globale du régime des impôts sur les salaires et la réforme du régime collectif d'allocation de retraite qui sert de pensions minorées aux adhérents. Par ailleurs, la délégation de l'UMT a enregistré avec une grande satisfaction une revendication qu'il a toujours soulevée et que l'UMT a obtenue. Il s'agit de l'extension de l'AMO aux soins ambulatoires. Un décret a été élaboré et sera publié dans les jours à venir. C'est avec fierté que l'UMT a enregistré cette extension et félicite ainsi les salariés du secteur privé qui ne bénéficiaient que d'une couverture maigre. Des sources affirment que les syndicats sont finalement revenus sur leur revendication concernant l'augmentation des salaires. Que répondez-vous à cela ? Nous revendiquons une augmentation des salaires dans l'immédiat. Certes on ne peut demander au gouvernement des revendications irréalisables surtout si ce dernier affirme ne pas avoir les moyens financiers nécessaires dans ce contexte de la crise financière mondiale. Mais nous revendiquons qu'il y ait au moins une augmentation minimale dans l'immédiat. Pourtant, nous, en tant qu'UMT, nous restons ouverts sur tous les scénarios. La fonction naturelle d'un syndicat est de discuter, d'obtenir et de protéger les droits des salariés. Nous dialoguons avec ceux qui veulent dialoguer, nous négocions avec ceux qui veulent négocier et nous nous mettons en adversité avec ceux qui veulent nous combattre.