Gouvernement et syndicats se sont mis d'accord sur la reprise du dialogue social, dans les dix premiers jours du mois d'avril. C'est le début de la fin de la crise qui oppose gouvernement et syndicats depuis déjà un an. «Le dialogue social reprendra dans les dix premiers jours du mois courant», a dévoilé à ALM le secrétaire national de l'Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Mokharik, au terme d'une rencontre qui a réuni, lundi, des responsables gouvernementaux et les représentants syndicaux. «Le mois d'avril est le moment adéquat pour les négociations. Justement parce que c'est le mois de l'établissement, entre autres, des prévisions budgétaires», a expliqué le chef de l'UMT, à l'issue de la réunion du lundi dernier. Lors de cette réunion, les partenaires sociaux ont convenu de mettre sur pied une commission technique conjointe, dont la tâche sera d'établir l'ordre du jour du prochain round de dialogue. «La première réunion de cette commission aura lieu en fin de semaine», a révélé le responsable de l'UMT, sans toutefois préciser la date de sa tenue. A la question de savoir si les syndicats lâcheront du lest sur le dossier des augmentations de salaires, principale pomme de discorde, M. Moukarik a répondu que cette revendication était toujours à l'ordre du jour. A la différence près que les syndicats ont revu leur revendication à la baisse, en réclamant «une augmentation minimale des salaires». Cette décision, expliquent les syndicats, a été prise à la lumière «des retombées de la crise financière internationale qui ont commencé à se faire ressentir sur l'économie nationale». Pour le reste des revendications, les syndicats reprendront les mêmes et recommenceront. Parmi les points chauds à l'ordre du jour annoncé, figure la question du projet de loi sur les syndicats qui peine encore à voir le jour. La décision du gouvernement d'opérer des retenues sur les salaires des grévistes de la fonction publique avait remis sur le tapis la question sur le droit à la grève et plus globalement les libertés syndicales. Les syndicats étaient montés au créneau pour crier à «l'inconstitutionnalité» de la décision du gouvernement, allant jusqu'à menacer de «porter l'affaire devant la justice pour faire valoir ce droit garanti par la Constitution». L'affaire a par ailleurs failli mettre en brèche la cohésion de l'actuel exécutif, après que l'USFP, composante principale de la majorité, ait vivement contesté la décision du gouvernement dont il fait partie. Il aura fallu que le Premier ministre PI, Abbas El Fassi, se rétracte pour que les esprits se clament. Les responsables syndicaux avaient accueilli la «volte-face» gouvernementale avec beaucoup de satisfaction, sans renoncer à la grève. Bien d'autres facteurs risquent de compliquer la donne, notamment l'aggravation de la crise financière internationale et son impact sur le pouvoir d'achat des citoyens. En affirmant «comprendre» les difficultés de la conjoncture économique actuelle, les syndicats n'en continueront pas moins de s'attacher à leur revendication d'augmenter les salariés. A ce stade, les responsables syndicaux ont fait preuve d'une grande capacité de mobilisation, même si certains, la CDT et l'UGTM, ont faussé compagnie. «Rarement les syndicats ont été aussi unis et solidaires pour faire valoir leurs revendications», s'est félicité Abderrahmane Azzouzi, secrétaire général de la Fédération démocratique du travail (FDT).