A moins d'un an des prochaines élections, les grandes manœuvres politiques dans les rangs de tous les partis battent leur plein. A moins d'un an des prochaines élections, les grandes manœuvres politiques dans les rangs de tous les partis battent leur plein. Les interrogations et les doutes de chaque formation prise séparément se retrouvent aussi dans le vaste champ potentiel des rapprochements, des concertations et des projets de coalition. Cette tendance est d'autant plus intéressante que le monde politique partisan marocain a vécu ces derniers temps une grave dérive de balkanisation et d'effritement cultivés en tant que mode de débat et de régalement des différends au sein de chacune des formations, anciennes ou nouvelles. La dérive en question a, néanmoins, comme corollaire une vaste prise de conscience, de celles qui se confondent souvent et tout simplement avec le principe de l'intérêt bien compris des uns et des autres, quant à la nécessité urgente d'opérer ou de préfigurer une recomposition politique devenue vitale, tant pour ces acteurs que pour l'ensemble de la nation. Pour ces acteurs d'abord : c'est désormais de la crédibilité même de l'action politique qu'il s'agit. Le discours anti-partisan est tentant pour sa facilité et son sens de la réduction même. Il donne lieu aussi à des paradoxes et à des attitudes mystificatrices qui consistent pour les meneurs de scissions ou pour les déçus des répartitions de postes de responsabilités à la faveur d'élections des instances de tel ou tel parti, de cultiver la politique du dénigrement et de l'anathème à l'endroit de ceux-là même qu'ils avaient adoubés et montés au firmament, naguère. A ce jeu-là, on discrédite l'action politique responsable et on réinstaure au sein des formations concernées, censées encourager l'esprit de citoyenneté et de l'intérêt collectif, les instincts claniques et tribaux, dans ce qu'ils ont de plus négatif et de plus simpliste. Pour la nation ensuite : les ambitions du Maroc sur les plans politique, socio-économique et civilisationnel, dans un environnement lui-même soumis à des ressacs et à des réajustements en profondeur, impliquent une cimentation plus cohérente des relations entre les citoyens et les structures institutionnelles censées les encadrer et les faire adhérer à un projet de société. Que le socle de ce projet, dans ce qu'il comporte comme valeurs et comme marqueurs identitaires communs, soit un bien collectif de tous les Marocains ; c'est un fait plutôt réconfortant. Mais, à côté, il existe actuellement, dans notre pays une forte demande de lisibilité et de cohérence en matière de discours et de positions politiques, qui supposent aussi des aménagements en matière de termes du débat et des lignes de démarcation entre les diverses sensibilités, afin que les choix soient assumés en toute responsabilité et en connaissance de cause.