La caravane de la lampe est partie cette année de Meknès. Ainsi en avait décidé le secrétaire général du PJD, il y a quelques semaines, et sa volonté a été exaucée, mercredi 25 mars. La fameuse tournée nationale qu'effectue, chaque année, le Parti de la justice et du développement pour faire la promotion de la manière avec laquelle il compte gérer les affaires publiques une fois arrivé au pouvoir, a démarré de la capitale ismaïlienne. La ville qui, jusqu'à il y a deux mois, était présentée comme un modèle de gestion communale islamisée, est devenue le symbole de l'effondrement du mythe de « l'exception PJD». Une idée sur laquelle le parti de Abdelilah Benkirane a construit tout son fonds de commerce politique et selon laquelle le PJD serait un parti pas comme les autres car il aurait des militants exceptionnellement honnêtes, des structures particulièrement transparentes, des idées extraordinairement limpides, des objectifs extrêmement vertueux. Et pour soutenir cette thèse, le cas de Meknès était toujours érigé en exemple. On disait que la lumière allait jaillir de Meknès. La prophétie qui affirmait que c'est de cette ville que la religion communale du PJD allait démarrer pour envahir, ensuite, tout le territoire national, était sur toutes les langues au sein du parti. Mais, le limogeage du maire islamiste sur décision du ministère de l'Intérieur pour des irrégularités dans la gestion de la ville a changé la donne. Une situation qui a fait passer la direction du PJD d'une attitude offensive à une position défensive. Au lieu de concentrer leurs efforts à convaincre l'électorat dans le reste des villes marocaines de l'intérêt de bénéficier des bienfaits de l'islamisme politique, les dirigeants du parti se sont retrouvés dans l'obligation de tout laisser tomber pour ne travailler que sur la restauration de l'image de leur gestion de la ville de Meknès. Commencer la tournée de la caravane de la lampe par cette ville fait partie de la stratégie visant à rétablir la confiance dans la gestion communale du PJD. Entamer la campagne de communication à Meknès est une manière de vouloir rallumer une lampe qui s'est éteinte quand le vent de la vérité a soufflé suite à la publication des conclusions du rapport de l'Inspection générale du ministère de l'Intérieur. Or, la lampe qui abrite la lumière de la vérité n'est pas aussi fragile que celle du PJD. « La lampe est dans un récipient de cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat; son combustible vient d'un arbre béni : un olivier ni oriental ni occidental dont l'huile semble éclairer sans même que le feu la touche. Lumière sur lumière. Allah guide vers Sa lumière qui Il veut. Allah propose aux hommes des paraboles et Allah est Omniscient », sourate Annour – verset 36.