Un an s'est écoulé depuis le démantèlement du réseau terroriste d'Abdelkader Belliraj. Les six responsables politiques détenus dans le cadre de cette affaire entreprennent une grève de la faim. C'était il y a un an. Le ministère de l'Intérieur a annoncé, le 18 février 2008, le démantèlement du réseau terroriste du Belgo-Marocain Abdelkader Belliraj. Depuis ce jour, trente-cinq suspects se trouvent sous les verrous. Parmi les accusés, figurent six responsables politiques. On compte parmi eux le secrétaire général du parti dissous Al Badil Al Hadari (Alternative civilisationnelle), Mustapha Moatassim, et le dirigeant du parti non autorisé «La Oumma», Mohamed Merouani. Bien d'autres appartenant à des partis connus se trouveront au banc des accusés. Il s'agit de Mohamed Lamine Reggala, porte-parole du parti «Al Badil Al Hadari», Abadla Maâelaïnine, membre du conseil national du Parti de la justice et du développement (PJD), Hamid Najibi, membre du Parti socialiste unifié (PSU), et Abdelhafid Sriti, correspondant de la chaîne de télévision du Hezbollah libanais, «Al Manar». A l'occasion du premier anniversaire de leur arrestation, les six dirigeants politiques annoncent une grève de la faim de 72 heures. Cette grève a pris effet mardi 17 février à partir de 23h45 et se poursuivra jusqu'à vendredi à la même heure. Dans un communiqué, dont copie est parvenue à ALM, les accusés affirment observer cette grève pour protester contre «l'absence des conditions d'un procès équitable». «Nous nous sommes vus refuser les droits les plus élémentaires et les garanties essentielles d'un procès équitable», ont affirmé les grévistes. Ils dénoncent un «procès politique» et une «tentative orchestrée pour porter préjudice à la réputation» des quatre partis auxquels ils appartiennent. «La justice qui est appelée à une réforme profonde ne peut pas être équitable dans les conditions actuelles, à plus forte raison dans le cas de notre affaire qui est politique et dont l'issue ne peut pas être juridique», ont estimé les grévistes. Ils ont, par ailleurs, rejeté les accusations qui leur sont imputées. Le ministère de l'Intérieur leur avait reproché une tentative d'assurer «une couverture politique» aux projets terroristes du réseau Belliraj. Ce dernier, qui «s'est imprégné profondément de la pensée salafiste», aurait fait jouer ses relations avec d'anciens dirigeants des mouvements islamistes radicaux au Maroc pour constituer son réseau en 1992. Il se serait «approvisionné» notamment au sein de l'ex-«Jamaâ des Frères musulmans», «Talaii Al islamia», «Hizb Attahrir Al Islami», «Mouvement révolutionnaire islamique marocain», «Mouvement des Moujahidin au Maroc» et auprès de la «Chabiba islamia». Ce sont justement les anciens membres de ces organisations à soubassement jihadiste que l'on retrouve sur la liste des accusés. Ces derniers n'ont pas nié leur passé, mais disent avoir «rejeté toute forme de violence» pour «s'inscrire dans l'action politique» en réaffirmant «leur attachement à l'option démocratique comme seul moyen de gérer les divergences politiques». «Nous sommes une partie indivisible de la société marocaine et de ses forces vives qui ont dénoncé la violence de manière absolue et apporté leur contribution pour asseoir les bases du militantisme démocratique et de l'action politique», ont-ils fait valoir.