Le procès de trente-trois islamistes marocains membres ou complices présumés d'un «réseau terroriste» dirigé par le Belgo-marocain Abdelkader Belliraj commencera le 16 octobre prochain. La date du procès des membres ou complices de la « cellule terroriste Belliraj » est fixée. Le procès en question aura lieu le 16 octobre prochain. Une date annoncée par le tribunal antiterroriste de Salé. Le réseau Belliraj compte parmi ses membres Mustapha Mouatassim et Mohammed Amine Regala, respectivement dirigeant et membre d'Al Badil Al Hadari (L'alternative civilsationnelle), ainsi que Mohammed Marouani, secrétaire général du parti non autorisé Al Haraka min ajli al Oumma (Mouvement pour la nation). On y trouve également Abdelhafid Sriti, correspondant à Rabat de la télévision libanaise Al Manar du Hezbollah et Alaa Badella Ma-El Ainin, membre du Conseil national du Parti de la justice et du développement. Le démantèlement du réseau terroriste, présidé par le ressortissant marocain en Belgique, Abdelkader Belliraj, a eu lieu le lundi 18 février dernier. Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, des perquisitions ont été effectuées dans les domiciles et locaux où résidaient ou travaillaient les personnes arrêtées et ont permis la découverte, notamment à Casablanca et Nador, d'importants lots d'armes et de munitions, d'artifices pyrotechniques, ainsi que des articles qui devaient servir à garantir l'anonymat des auteurs des crimes planifiés. Par ailleurs, le juge d'instruction chargé des affaires de terrorisme près la Cour d'appel de Salé, a clôturé mardi 1er juillet l'instruction approfondie menée avec les 32 membres présumés du réseau Belliraj. Selon une source judiciaire, le juge d'instruction avait procédé à un face-à-face entre les membres du réseau. Dans une déclaration à la presse, la défense des prévenus avait indiqué que certains accusés ont refusé de répondre aux questions du juge d'instruction tant que la défense n'a pas obtenu copie des procès-verbaux de la police judiciaire, conformément à la loi en vigueur. Le juge d'instruction avait également entendu Abdelkader Belliraj. Le juge avait alors ordonné, dans le cadre de l'instruction approfondie, de placer les 32 prévenus, issus de différentes villes, en détention préventive à la prison de Salé. Lors d'une conférence de presse organisée au lendemain du démantèlement du réseau Belliraj, le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, avait annoncé que ce réseau avait mis au point un plan à long terme visant « l'infiltration » des institutions de l'Etat, des partis politiques et de la société civile. M. Benmoussa a précisé que les informations disponibles ont démontré que le chef du réseau s'était imprégné depuis les années 1970 de l'idéologie des courants et des organisations radicaux islamistes, dont « la Jamaa des frères musulmans », « Talaii al islamia » et « Hizb attahrir al islami » et s'était engagé, en 1980, dans les rangs du « Mouvement révolutionnaire islamique marocain », avant de rejoindre, en 1982, « le Mouvement des moujahidine au Maroc », une organisation qui nourrit un projet de déstabilisation du Royaume. Le mis en cause s'est livré, par la suite, à plusieurs activités, a indiqué le ministre, ajoutant que, depuis l'an 2000, ce dernier a multiplié les déplacements entre le Maroc et la Belgique dans le but de créer une cellule terroriste au Maroc. Belliraj, 50 ans, a été arrêté en possession d'un important arsenal d'armes à feu. Il est soupçonné d'avoir dirigé un réseau d'islamistes et d'avoir commis sept meurtres en Belgique entre 1980 et 1992. Les accusations portant sur les membres du réseau terroriste viennent dans le cadre du code pénal et de la loi antiterroriste adoptée au lendemain des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca. Ils sont poursuivis pour neuf chefs d'accusation, dont «assassinats et tentatives d'assassinat avec des armes à feu, vols qualifiés, blanchiment d'argent, association de malfaiteurs pour mener des actes terroristes, et falsifications de documents officiels et d'identité».