Le juge antiterroriste de la Cour d'appel à Salé a procédé, hier lundi, à l'audition d'Abdelkader Belliraj, chef présumé du réseau terroriste démantelé. C'est Me Mohamed Ziane qui prend en charge la défense de Belliraj. Après l'audition de cinq membres du réseau terroriste démantelé le 18 février, c'est au tour du «cerveau» de ce réseau, Abdelkader Belliraj, de passer à la barre. Belliraj, qui est donc le sixième accusé à se prêter à l'interrogatoire, a été auditionné hier par le juge antiterroriste de la Cour d'appel à Salé. Cette audition s'inscrit dans le cadre de l'instruction approfondie menée avec les membres de ce réseau. Les membres de ce réseau, qui sont tous placés en détention préventive à la prison civile de Salé, sont poursuivis, chacun en ce qui le concerne, pour «atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat», «constitution de bande criminelle pour préparer et commettre des actes terroristes dans le cadre d'un projet collectif visant à porter atteinte à l'ordre public par la peur et la violence», « meurtre prémédité», «transport et détention illégale d'armes à feu et de munitions dans des projets terroristes», «falsification de documents officiels», «usurpation de fonction en vue d'exécuter des projets terroristes», «don et collecte de fonds pour financer des projets terroristes» et «blanchiment d'agent». Au total, ce sont pas moins de 35 personnes qui ont été arrêtées dans le cadre du démantèlement du réseau incriminé. Parmi les accusés, figurent six politiques, dont deux dirigeants du parti dissous «Al Badil Al Hadari», Mustapha Moatassim et Mohamed El Amine Ragala, et le chef du « parti de la Oumma» (interdit), Mohamed Merouani. Le dossier de ces six personnes est pris en charge par un comité de défense constitué, entre autres, de Me Khaled Soufiani, Mustapha Ramid, et Mohamed Sebbar. Le chef présumé du réseau, Belliraj, est quant à lui défendu par Me Mohamed Ziane. L'arrestation de Belliraj, alias «Iliass» et «Abdekrim», a permis le démantèlement du «plus dangereux» réseau terroriste au Maroc, voire à l'échelle internationale. La «tête pensante » de ce réseau, accusée d'avoir perpétré un sextuple assassinat en Belgique, était connu des services belges, notamment ceux du renseignement. Il s'est même avéré que Belliraj était un informateur rémunéré de la Sûreté d'Etat, qui l'aurait laissé courir impunément en contrepartie des «informations» qu'il lui fournissait. Selon les dernières nouvelles, Belliraj aurait même aidé à déjouer un attentat terroriste en Grande-Bretagne. Le Royaume-Uni, à en croire la presse bruxelloise, aurait dit «merci» aux autorités belges qui, en vérité, détenaient «l'information» auprès de Belliraj.