Pour revenir à l'actualité, le président algérien, à la faveur d'une modification de la Constitution, se présente pour un troisième mandat. J'ai lu, récemment, dans un hebdomadaire international, au détour d'un portrait panégyrique, que Abdelaziz Bouteflika, le président algérien, est né à Oujda, au Maroc, à un moment où dans cette ville il y avait plus d'Algériens que de Marocains. Étonnant comme accommodement avec l'Histoire. Ce qui est sûr, c'est que le 2 mars 1937, le Maroc existait. Les Marocains également. Leur vieil Empire chérifien, aussi. Ainsi que leur bon Sultan. La loi du sol faisait de Abdelaziz Bouteflika, au moins un sujet — si ce n'est plus — de Sa Majesté chérifienne. Mais, passons. Le propre de la médication panégyrique, c'est que sa molécule n'est pas déposée. Elle est libre de droit. Pour revenir à l'actualité, le président algérien, à la faveur d'une modification de la Constitution, se présente pour un troisième mandat. Les Algériens in fine diront leur mot, c'est leur affaire. Si le premier mandat était marqué par une volonté de donner au président une légitimité propre et autonome. Et si le second visait à réconcilier les Algériens entre eux par le biais de la concorde nationale. Rien ne nous interdit — soyons fous ! — , pour ce troisième mandat, de penser que ce vieux président, flirtant avec la sagesse, au crépuscule d'un parcours riche et tumultueux, puisse être celui de la concorde maghrébine. Qui mieux que lui peut dénouer les fils de la division, de l'inimitié, et de la haine qu'il a, lui-même, durant toute une vie, tissés avec un don de soi incommensurable et une abnégation infinie ?