Communales de 2009, code électoral, participation politique des femmes et autres questions sont au centre de cet entretien avec le secrétaire général du Mouvement populaire, Mohand Laenser. ALM : Quels sont les enjeux des élections communales du 12 juin 2009 ? Mohand Laenser : Les enjeux de toute élection locale sont importants pour le pays, comme pour la classe politique. Les conseils communaux sont les véritables acteurs du développement local et de la politique de proximité. En outre, dans le cas du Maroc, ces élections conditionnent un ensemble d'institutions électives : conseils provinciaux, conseils régionaux, Chambre des conseillers, etc… Pour les échéances de juin prochain, l'espoir est grand d'en faire un point de rupture et une étape qui viendra clore un processus de crédibilisation des élections au Maroc. L'espoir est aussi grand, et des efforts sont faits dans ce sens, de voir les citoyens reprendre, en grand nombre, le chemin des urnes. Comment le Mouvement populaire se prépare-t-il à ces élections et est-ce que vous allez couvrir toutes les circonscriptions ? Je pense qu'il faut garder en mémoire que le Mouvement populaire n'en est pas à sa première participation aux élections. C'est un parti qui commémore cette année le cinquantième anniversaire de son congrès constitutif. Ceci étant, chaque élection est une épreuve à laquelle il faut se préparer du mieux que l'on peut. Actuellement, nous sommes en train de finaliser la mise en place des structures provinciales dédiées à la sélection des candidats et à l'encadrement des opérations électorales. Nous avons tenu tout récemment, le samedi dernier à Rabat, une réunion avec les responsables locaux consacrée à la sensibilisation et à la vulgarisation de tous les changements apportés à la législation en matière d'inscription sur les listes, de participation des femmes, etc…Nous sommes également sur le point de compléter la structure centrale chargée du suivi des élections car la période qui nous sépare du 12 juin 2009 sera une période de concertation intense entre les instances centrales et provinciales du MP. Bien sûr, la sélection des candidats sera essentiellement dévolue aux instances provinciales avec une coordination avec le bureau politique pour les grandes villes. Le nouveau code électoral engage les partis à respecter le taux de 12% pour la représentation féminine. Le Mouvement populaire a-t-il les moyens de cette ambition ? Là encore, je pense que le Mouvement populaire sera au rendez-vous. N'oublions pas que lors des élections de 2003, le MP était classé 2ème au niveau des femmes élues, avec une forte proportion dans le milieu rural. Donc, nous pensons que là où nous présenterons des candidats, nous présenterons notre liste réservée aux femmes. Que pensez-vous du mode d'élection du président du conseil communal ? Le statut du président de conseil a toujours posé un problème consistant en la recherche d'un équilibre viable entre stabilité et responsabilité. Déjà, en 2003, un amendement avait cherché à soustraire le président à une sorte de « chantage » des conseillers. Mais on est tout de suite tombé dans l'autre extrême, à savoir une présidence imposée au conseil, dans certains cas. Les changements apportés, cette fois, visent à rétablir un équilibre entre les deux situations et à simplifier l'opération d'élection du président. C'est louable, il restera maintenant à la formation et à la responsabilité des élus de faire le reste.