Âgée d'à peine 28 ans, la jeune réalisatrice Layla Triqui vient de sortir son premier téléfilm “Jabaroute”. Un film en deux parties sur un Maroc désormais lointain et qui sera diffusé en février sur la première chaîne Marocaine TVM. Portrait d'une jeune star dont le nom en évoque un autre, celui de son mari Mohamed Marouazi. Le visage est innocent, le regard sincère. A la voir, Layla Triqui vous renvoie d'emblée à un monde où l'innocence et la sincérité ont toujours un sens, une portée, où ces mots sont possibles, réels, palpables. A l'entendre, le constat se vérifie, se confirme. Elle fait partie de ces éternels enfants dont la simple vision vous rend confiance en un monde qui n'inspire que crainte et méfiance. Née en mai 1979, Layla Triqui a découvert le cinéma par le biais de la technique. Elle est scénographe diplômée, en 1998, de l'Institut supérieur d'art dramatique et d'animation culturelle (ISADAC) à Rabat. Une formation qu'elle a peaufinée une année après à l'Institut supérieur des métiers de l'image et de son à Paris (FEMIS ), où elle a suivi une formation intensive sur les techniques de la réalisation cinématographique dans le cinéma du réel et le docu-fiction. Sa passion, elle l'a cultivée en regardant film après film dans les différents clubs auxquels elle adhérait. Son talent pour la réalisation, elle l'a cultivé en mettant la main à la patte, en participant à plusieurs stages notamment, sur la réalisation vidéo avec le réalisateur marocain Jilali Ferhati. Triqui a également été scénographe pendant 8 mois en free lance à 2M . Elle a été derrière la conception et la réalisation de la scénographie de la 2ème édition de la Nuit du Jamour en 2001. En outre, elle a conçu des génériques en 3D et de scénarios de CD-Rom. Après son retour au Maroc, Layla Triqui tourne « Bribes de souvenirs», un poème visuel d'à peine 3mn 45s. S'en suivra « Chapelet...»(Ribate), un court-métrage d'un peu plus de 13mn. C'était en 2001, année où elle s'est vue octroyer l'aide après production du Centre cinématographique marocain (CCM). Un premier essai qui a fait un tabac. « Chapelet... » obtient le prix « Città di Venezia » au 12ème Festival du cinéma africain à Milan en 2002. La même année, il est aussi l'unique et premier film marocain retenu en sélection officielle au 48ème Festival international du court métrage d'Oberhausen en Allemagne. Et ce n'est pas tout, le court-métrage est en sélection officielle du Festival méditerranéen du court-métrage à Tanger. Il est aussi sélectionné en section parallèle à la 59ème édition de la Mostra de Venise. « Chapelet… » emmène sa réalisatrice jusqu'aux USA, en passant par plusieurs festivals européens. Le parcours de la jeune artiste est également rempli de participations, sous plusieurs formes (Caméra la lumière, Assistance à la réalisation, Script-girl , Set Decorating et Régie d'extérieur) dans des films marocains comme étrangers de renommée : « Ali, Rabiâa et les autres » de Ahmed Boulane, Ali Zaoua » de Nabil Ayouch, «Mémoire en détention » de Jilali Ferhati , « Spy Game » de Tony Scott… Forte de plus d'une consécration, Layla Triqui vient de sortir son premier téléfilm, en deux parties : «Jabaroute». Le téléfilm, qui sera projeté en mois de février sur la première chaîne marocaine TVM est une fresque historique qui retrace le Maroc d'antan. Un Maroc d'il y a maintenant deux siècles – le film se rapporte au 19ème siècle- où l'intrigue, extrêmement mouvementée et tumultueuse, comme l'indique la réalisatrice, est de mise. Actuellement, Layla Triqui travaille sur la réalisation d'un deuxième court-métrage « Sang d'encre », projet ayant obtenu la prime du fond d'aide à la réalisation et qui est en quête de co-production. Etait-il difficile pour la réalisatrice de passer d'un court-métrage à un téléfilm ? « La démarche technique est, à peu près, la même. L'approche, quant à elle, change radicalement. Techniquement, seul le médium change. C'est pour cela que je reste fidèle à un découpage cinématographique en étant méticuleuse quant aux choix des costumes et sur l'action ». Pour elle, dans un téléfilm, surtout quand il s'agit d'une fiction, il faut prendre en considération les différentes catégories de public qui vont le regarder. « C'est ce que j'ai essayé de faire dans « Jabaroute», en m'inspirant d'un contexte auquel tout Marocain peut s'identifier . le genre épique est un genre attrayant pour le public », précise Layla Triqui. Evoquer Layla Triqui revient à attacher à son nom celui de son mari, l'acteur Mohamed Marouazi, avec qui elle forme un duo qui ne cesse de faire parler de lui. Une fois n'est pas coutume dans nos traditions où la médisance est sacrée, c'est avec admiration que ceux qui les connaissent les jugent. « Notre rencontre a eu lieu dans un cadre estudiantin. Nous travaillions ensemble sur un même projet en 1997. Trois ans après, on s'est marié ». Une relation que Layla place sous le signe de la complémentarité. «Nous nous conseillons mutuellement à chaque fois que l'un de nous est sur un film ». Ce n'est donc pas un hasard si c'est Layla qui a écrit « Like a prisoner », la chanson du film « Ali ,Rabiâa et les autres », chantée par Marouazi, et si c'est le même Marouazi qui a participé à la musique de son téléfilm. « C'est pour cela que nous nous retrouvons souvent en train de parler de notre travail », commente la jeune réalisatrice. Une tendance dont le couple cherche à se défaire en « vivant simplement ».