Une réalisatrice marocaine a représenté notre cinéma à la Mostra de Venise. Son court-métrage, «Chapelet», a séduit la critique par sa vision intimiste et ses qualités esthétiques. Layla Triqui semble bien partie pour compter parmi les jeunes cinéastes les plus créateurs au Maroc. La jeune réalisatrice marocaine Layla Triqui plaît beaucoup en Italie. Son premier court-métrage, «Chapelet», ne cesse de séduire dans ce pays. Après le prix «Cinit-citta di Venezia », reçu au Festival du cinéma africain à Milan, elle a été conviée à présenter son film dans le cadre de la section parallèle de l'un des plus prestigieux festivals de cinéma dans le monde : la Mostra de Venise. La projection de ce court-métrage a eu lieu le 7 septembre dans une très grande salle, en présence du mari de la réalisatrice qui n'est autre que le jeune acteur très talentueux Mohamed Marouazi. Cette projection a été suivie d'un débat autour du jeune cinéma au Maroc et de la situation du comédien dans notre pays. «C'était une belle occasion pour promouvoir le Maroc et inviter les gens à venir» nous précise Mohamed Marouazi. «Chapelet» a surpris les critiques par ses qualités esthétiques. C'est un court-métrage où l'image est parlante. Il raconte l'histoire d'un enfant qui redécouvre sa famille la nuit. Il se réveille en effet en pleine nuit et visite la chambre de ses parents et de ses frères. Le visage non social qu'ils lui offrent le plonge dans une contemplation profonde. Il a l'impression de regarder pour la première les siens. Le scénario de ce film, écrit par Mahmoud Mégri, souligne l'une des composantes intéressantes de la société : la famille. L'on sait l'intérêt de la cellule familiale en Italie. Et c'est ce qui explique peut-être la séduction que ce court-métrage exerce à chaque fois dans ce pays. Et pour preuve, il a été invité à participer dans cinq autres festivals en Italie. Sa réalisatrice ne cache pas sa fierté de se retrouver parmi les grands du cinéma mondial à Venise. «C'est une marque de confiance qui m'oblige à chercher une meilleure qualité», dit-elle. Cette exigence de qualité achoppe malheureusement aux petits moyens financiers dont dispose l'intéressée. Elle a entièrement pris en charge les frais de son premier court-métrage. Elle projette maintenant d'en tourner deux, mais avec des financements qui lui permettent d'étoffer son équipe et de doter son film de plus grands moyens techniques. Layla Triqui est née en 1975. Elle a obtenu un diplôme de scénographie à l'Institut supérieur d'Art dramatique (ISADAC). Elle a également suivi une formation de 5 mois à l'Institut des métiers de l'image et du son à Paris. C'est là où elle a appris son métier de réalisatrice. Son premier court-métrage est très prometteur. Il exploite la narration par l'image d'une façon originale. Des plans qui réservent une grande place à la lumière. Un monde intimiste qui dénote la personnalité de celle qui se tient derrière la caméra. C'est une belle entrée en la matière. Avec «Chapelet», Layla Triqui semble bien partie pour nous étonner par la qualité de ses films et compter dans le cinéma marocain.